Le feuilleton de l’hiver 8 : chauffer les oreilles endormies

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Fabiola rajustait cette boucle d'oreilles qui avait tendance à partir de travers, et à diminuer son panache royal, en attendant Monsieur Détecteur.

Elle était un peu nerveuse, bien qu'elle ait devant les yeux une enquête de mÅ?urs en bonne et due forme qui la rassurait sur le personnage : Il aimait son pays et n'avait jamais été arrêté. Il y avait une zone d'ombre dans le rapport, concernant son rôle dans des événements que le Palais avait très marginalement suivis, une histoire de pancartes de rues disparues, en plein été, alors que Fabiola était elle-même partie en Espagne.

La chaleur…
La ballade en hélicoptère avec vue imprenable sur… (C'était quoi, déjà cette ville, qu'ils avaient survolé ? Elle ne s'en souvenait plus.)
Les délicieux chocolats chauds qu'on lui servaient au crépuscule. (Avec des churros…)
Elle avait su garder des goûts simples.

â?¦Elle avait envie d'un chocolat chaud.

Onctueux, un peu trop chaud pour être bu dans la seconde, velouté, légèrement épicé, presque masculin.

Ne pas se disperser…

Il fallait qu'elle trouve ses mots, qu'elle les assemble, et qu'elle les transmette avec une petite voix douce qui convaincrait son interlocuteur, ce Monsieur, qu'on lui avait recommandé. Elle n'aimait pas tellement rencontrer des inconnus, mais justement, un inconnu, c'était le plus simple, pour garantir une certaine discrétion.

Parce que Fabiola avait une mission. Il fallait qu'elle parle. En temps réel. C'était devenu une obsession. Il fallait des micros, beaucoup de micros, et un peu de diplomatie.

Elle ne voulait de mal à personne.
Les micros, ce n'était pas pour écouter, mais pour inciter. Elle voulait parler aux gens pendant leur sommeil. C'était ça, son idée.

Ã? suivre

Aliette Griz

Ã?pisodes précédents :

7

6

5

4

3

2

1

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