Le feuilleton de l’hiver 2 : so 2012

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'Fais simple, griz, fais simpleâ?, me disais-je en titubant un soir sur les pavés du Parvis de Saint-Gilles. Non, je n'avais pas trop bu. Mais, dans ma quête non négociable d'un feuilleton qui tienne la route (avec féminité absolue en bonus), j'avais chaussé des talons aiguilles immenses, incompatibles avec des pavés glissants.

'Tu pourrais raconter l'histoire d'une fille qui glisse sur les pavés, et qui se retrouve paraplégique à vie? Ou alors, elle se fait simplement un bleu aux fesses, et rencontre un homme qui aime les fesses bleues ? (Ce serait quand même moins déprimant.)

L'hiver était déjà bien entamé. Je pourrais commencer par mixer l'ambiance fin-de-l'année-et-ses-quelques-débats-écÅ?urants-comme-le-toast-de-foie-gras-de-trop, avec une solide envie de changement, circulez 2012. Mais 2012 s'éternisait. Il restait en ville tout ces trucs so l'année dernière : les chantiers mobiles, les sapins et les débats abandonnés, il faut rebondir.

'Tu pourrais raconter l'histoire d'une fille qui aime le changement, mais qui n'est pas normale.â? (Ceci est une blague française.)

Quand j'ai commencé les feuilletons saisonniers, je voulais prendre le temps de raconter Bruxelles. Finie l'autofiction à deux balles, la complaisance, et les bobos de l'âme. Non, j'étais une amie de la vi(ll)e, la future porte-parole de la bruxellitude en marche. Je marchais donc souvent. Ã? toute heure du jour et de la nuit, sans aucun but ni a priori trop conscient. C'était parfait : j'allais devenir la conteuse des rues, une saltimbanque 2.0, capable de renouveler le genre, un brin politique. J'étais faite pour faire des histoires.
(Autant dire que, n'étant pas Lewis Caroll, dans le passé, ça a donné ce que ça a donné.)

'Tu pourrais raconter l'histoire d'un hiver comme les autres, absolument pareil, et montrer la magie dans la morne monotonie du quotidien.â? Mais ça risquerait d'être un peu chiant.

 

Ã? suivre

Aliette Griz

épisode précédent :

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