Anderlecht Demain Morgen

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Le boom démographique à Bruxelles, cela fait plus de dix ans qu’on en parle et qu’on le craint. Ainsi, en 2005, la population bruxelloise passe le cap du million d’habitants (source: IBSA Bruxelles). À l’époque, la préoccupation principale ne paraît pas tant être le logement (où et comment absorber ce surplus d’habitants?) que l’enseignement (où et comment accueillir le surplus d’élèves? Comment trouver des profs pour former ces enfants?). En 2011, Bruxelles compte 100.000 habitants de plus et on peut supposer qu’on passera à 1.200.000 dès l’année prochaine.

La commune d’Anderlecht a compris que l’explosion démographique ne se résumait pas à ces deux enjeux. Elle comptait 90.000 habitants en 2002 et en prévoit désormais 129.000 en 2025 (les 100.000 habitants ont été enregistrés en 2009), soit en gros 10% de la population régionale pour 10% de la superficie (17,74 km²).  Bien sûr, il faut permettre aux (jeunes) ménages bruxellois de s’installer dans la vie, dans leur ville, et donc proposer des logements abordables. Dans la foulée, il faut veiller à une certaine mixité. Anderlecht développe donc de nouveaux quartiers, non sans réfléchir au vivre-ensemble, à la cohésion. Par ailleurs, étendre la surface résidentielle et créer de nouveaux pôles économiques impliquent de prolonger ou de créer de nouvelles lignes de transport en commun. Il faut allier mobilité et environnement. Bien entendu, il faut aussi adapter l’offre médicale, commerciale et de loisirs ou encore l’accueil pré- et para-scolaire (5400 places d’école et 246 places de crèches prévues d’ici 2025).

La lecture d’un plan communal de développement est généralement laborieuse et il faut être capable de comprendre le langage technico-bureaucratique. Peu de monde s’inflige cette épreuve volontairement, or l’avenir de la commune c’est aussi (surtout) l’avenir de ses habitants. D’ailleurs, on vote dans moins d’un an! Les responsables communaux anderlechtois, certainement bien conseillés par des attaché.e.s de presse et responsables de la communication, l’ont également compris. Cet été, ils ont lancé sur les réseaux sociaux une campagne « ket d’/van Anderlecht ». À grands renforts d’autocollants colorés, il s’agissait de montrer différents visages et coins de la commune. Le slogan était « Qu’on y vive, qu’on y travaille ou qu’on y soit né, nous sommes tous des « Kets d’Anderlecht »! »

C’était la première étape publique du projet « Anderlecht Demain Morgen » qui se décline sous différentes formes : balades-découvertes, sensibilisation à manger local, des après-midis de lecture de contes pour enfants, des spectacles… et l’exposition-phare au Coop. Il est évidemment largement temps que je vous en parle car elle se termine le 30 novembre!

Mais d’abord, connaissez-vous le Coop? Il s’agit d’une ancienne meunerie dont vous pouvez découvrir l’histoire en y pénétrant. Ce bâtiment-phare situé sur le quai Fernand Demets a un triple usage : un espace entreprises, un centre de découverte des quartiers du canal et un chantier d’innovation fluviale. Sa rénovation a été permise par des fonds européens (FEDER) et régionaux. L’accès est libre durant les heures d’ouverture et le détour par la terrasse panoramique est obligé! On y voit tout Bruxelles (même la tour Reyers), à l’exception de l’Atomium.

COOP – Quai Fernand Demets

L’exposition est organisée autour d’un plancher sur lequel le plan de la commune est imprimé; vous vous baladerez de quartier en quartier. On commence par Cureghem et ses rickshaws (des sortes de pousse-pousses intergénérationnels : des jeunes pédalent pour transporter des personnes âgées). Ensuite on passe la frontière symbolique qu’est le canal. La commune met l’accent sur le contrat de quartier durable Biestebroeck, mais on peut également admirer les projets de développement d’une marina. Il est temps en effet de valoriser la présence d’une voie d’eau au sein d’Anderlecht, à l’instar d’autres communes que le canal traverse. On se balade par après dans le centre historique avec son patrimoine remarquable : la maison d’Érasme, la collégiale St-Guidon, le Béguinage… Et on atteint alors les quartiers résidentiels de Scheut, du Peterbos, du Scherdemael ou des Trèfles-La Roue qui ouvrent enfin sur le poumon vert de la commune : Neerpede (Vogelenzang, le futur nouveau quartier près de l’hôpital Érasme, Bon Air). Chaque quartier a ses caractéristiques propres et abrite l’un ou l’autre point d’intérêt spécifique (le campus du Ceria, le stade du Sporting, le Westland dont vous apprendrez qu’il va bénéficier d’une extension, la statue de Jean-Claude Van Damme, la zone sportive et commerciale vers Eddy Merckx…), mais aussi de nombreux parcs et espaces verts. C’est également l’occasion rêvée de se rendre compte de la diversité des fonctions des quartiers. Certes, on n’a pas (encore!) de gare sur le territoire de la commune, mais quels atouts!

Mes quartiers d’Anderlecht

En quelques mots, cette expo Anderlecht Demain Morgen est une magnifique opération de promotion de la commune, à suivre sur Instagram et Facebook. Mais le programme est bien plus étoffé. Ainsi, je ne peux que trop vous recommander la rencontre « Anderlecht, laboratoire du développement urbain bruxellois » ce 16 novembre (info). Bref, courez au COOP!

 

Plus d’info sur le site web : https://www.anderlechtdemain.be/

 

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