Voter en Belgique ne sert à rien (les 12 travaux de Caroline)

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Ce n'est pas un quidam qui le dit, mais un fin observateur de la politique européenne (et de l'état des trottoirs) qui l'a tweeté récemment. Une réflexion finalement classique, mille fois entendue.

Je n'ai pas pour habitude de prêter des intentions, mais il faut bien passer par là si on veut tenter d'apporter une réponse à ces propos. En général, si c'est un étudiant qui les tient, je lui demande de développer son idée. J'entends alors « c'est toujours les mêmes » (en détaillant encore : aucun renouvellement du personnel politique et/ou aucune alternance),  « ça ne change rien » (sous-entendu « ils » font tous la même politique), « on ne sait jamais qui va être au pouvoir » (le problème des coalitions et du scrutin proportionnel vs. le bipartisme et le système majoritaire), « il faut des mois pour prendre une décision » (et son corollaire « finalement, ça marche aussi bien sans gouvernement »).

Il me reste douze jours pour répondre à tout cela et à d'autres questions que vous pourriez avoir à propos des élections communales (postez-les dans les commentaires).  Comme je ne bosse jamais aussi bien que sous pression, c'est parfait.

A demain donc !

21 COMMENTS

  1. Madame Caroline,

    sérieusement, les personnes qui sont 86e d’une liste électorale, ils n’ont pas une chance d’être élus, c’est la tête de liste qui passe qu’on vote pour n’importe qui?

    Merci.

  2. Chouette alors! Quoi qu’il en soit, je suis d’accord avec vous, déjà.

  3. Ah ben tant mieux car j’aimerais bien comprendre pourquoi à Bruxelles-ville une certaine Joelle est tête de liste, alors qu’elle fait de plus en plus peine à voir tant elle est occupée (à nous pondre de nouvelles lois au moindre frémissement de foule).

    :-)

  4. Sur le fait qu’elle fasse peine à voir ou non, je passe. Sur le fait que des ministres soient également candidats, je peux aider à la compréhension.

  5. Bonjour,

    « Le vote blanc profite à la majorité/au gagnant »: légende urbaine ou réalité?

    Merci d’avance et bonne soirée!

  6. Pour faire écho à Jérome : depuis houlala! que le vote est informatisé (un vaste débat en soi), même s’il est possible de voter « blanc », il n’est plus possible de voter « nul » (en faisant par exemple un joli dessin sur son bulletin de vote). C’est pourtant une manière d’exprimer son opinion, me semble-t-il, tout en faisant son devoir de citoyen…

    Dans mon souvenir, il y avait une différence entre ces deux types de « vote ». Est-ce que je me fourre le doigt dans l’oeil jusqu’au tibia???

    Bonne soirée, merci pour votre réponse et des bises au chien!

  7. Le vote pour un candidat en particulier sert-il à quelque chose quand on a un régime plutôt particratique ? (où la liberté d’un « simple » mandataire est vite limité)

  8. J’en ai une autre même : dernièrement, une mandataire PS a dénoncé le « racollage » des différents partis politiques, qui essayent de remplir leur liste électorale avec des « attrapes-voix » même si ces personnes ne partagent pas vraiment l’idéologie du parti. Ces partis donnent-ils encore réellement un sens à notre vote ?

  9. La première question rejoint le premier commentaire, c’était dans mon programme par défaut.

    Je saisirai l’occasion de la deuxième pour évoquer le « message de l’électeur », à défaut de pouvoir répondre sur le sens.

  10. Bonjour Caroline,
    Le vote est obligatoire en Belgique. Est-ce à dire que l’abstention fait peur aux politiciens ? En effet, avec le vote obligatoire, pas la peine de donner envie aux électeurs de se déplacer. L’obligation de vote n’est-elle pas une mesure de confort pour éviter aux édiles qui nous gouvernent de faire face au désaveu que serait une abstention massive ?

  11. Que dit l’histoire électorale sur le respect des (pre) accords de majorité ? Dans la commune imaginaire de Woluterbeek deux partis actuellement dans l’opposition annonce un accord entre eux. Je suis insatisfait de la gestion actuelle de cette commune. Je vote pour lequel des deux partis de ce pre-accord ? Le plus important ? Le premier dans l’ordre alphabétique ? Celui avec le plus beau YouTube ?

  12. Et question ultime (Copyright Pirette ): « La démocratie est-elle un bien trop précieux que pour la mettre aux mains du peuple? ».

    Quand je pense que mon vote a moins de poids que celui de l’ouvrier qui a détruit une maison par erreur, des parents qui poussaient « ma couille » à insulter M.Martin et le docteur « J’vais dire » réunis.

    Fort heureusement, ils n’habitent pas la meme commune que moi ;)

    (Pas la peine de répondre, ceci était une tentative d’hmour, pour dérider un débat qui s’annonce néanmoins passionant)

  13. Plus sérieusement. Perso, je pense que malgrè tout (les abus des politiques politiciennes, des stratégies pré éléctorales,etc) , la démocratie, et notre système de vote est le moins pire des systèmes et surtout le plus adapté à la complexité de notre pays (N’oublions pas, en tant que francophones, que nous sommes minoritaires).

    La question a se poser est: « Est-ce mieux ailleurs? ». On sait par exemple, que le vote non obligatoire (comme en France), fait le jeu des partis extremes.

    Je pense que le vrai défi, c’est d’arriver à mieux sensibiliser le citoyen, à mieux éduquer nos enfants à ce qu’est la politique (la gestion de la cité).

    Mon papa m’a toujours dit: « Si tu t’interesses pas à la politique. Elle, elle s’interesse à toi ». Ca a suffit pour que je me renseigne et essaie de comprendre tout ce systeme.

  14. Il faut toujours écouter son papa!

    Sur le vote obligatoire et les accords pré-électoraux, je tenterai de répondre par un billet.

    Sur le « est-ce mieux ailleurs? », je crois que « it’s complicated » est la réponse la plus appropriée. Le système idéal serait sans doute une combinaison de plusieurs systèmes existants. Sauf que le système idéal s’appliquerait à un monde artificiel. Ce que j’essaie de faire lors de mes cours ou de mes interventions et de mettre en évidence les relations entre le système politique et le contexte tout à fait particulier de la Belgique. On en reparle?

  15. Au niveau de la France, il faut préciser une chose. Le système majoritaire permet à la liste qui arrive en tête d’avoir le pouvoir. Ainsi, une forte mobilisation en faveur d’un outsider, permet de virer un bourgmestre dont le parti est là depuis 31 ans (ex : longwy). Le système permet aussi de limiter les votes extrème, alors qu’en Belgique, s’il faut s’allier avec le diable pour mettre l’autre gros parti dans l’opposition, cela est possible et cela a déjà été fait.

    Maintenant, l’interet de voter. Oui il faut voter, et contrairement à ce que l’on pense mieux vaut voter pour les personnes que pour la liste entière. C’est une particularité belge. Car dans les négociations post électoral, les voix de préférence jouent un role très imortant. le mieux, cocher toute la liste pour n’oublier personne.

    Désolé Caroline si j’ai fait une partie de ton boulot. ;)

  16. Arithmétiquement parlant, Damien, voter pour toutes les personnes de la liste annule l’intérêt du vote préférentiel, celui-ci étant de fixer les rapports de force entre les candidats.

    Pour le reste, je reparlerai du vote proportionnel, c’est promis.

  17. Ce n’est pas tout à fait le genre de question que vous attendez, mais je me permets de la poser ici quand même car je voulais l’avis d’une politologue (ou peut-être qu’il existe une plate-forme où de simples citoyens peuvent entrer en contact avec des politologues pour mieux comprendre la politique de notre pays?)

    Dans les sondages, on parle toujours de la NVA qui attendrait environ 40% des votes. Mais pour les communales, il semblerait que ce ne sera pas le cas si on comptabilise la Flandre dans l’ensemble. Plusieurs politologues l’affirment. Sur quoi se base leur argumebt ?

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