La politique, ça commence au conseil communal

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Conseil communal de Saint-Gilles, le 28 mars 2019.

Une fois par mois, les édiles se donnent rendez-vous au conseil communal de la commune dans laquelle ils ont été élus. Enfin, dix fois par an, minimum. « Les compétences communales sont très larges, couvrant tout ce qui relève de « l’intérêt communal », c’est-à-dire des besoins collectifs des habitants », peut-on lire sur le portail Belgium.be. La commune est compétente en matière de travaux publics, de maintien de l’ordre, de logement, d’enseignement, de CPAS… Ce qui en fait le niveau de pouvoir le plus proche du citoyen.

En ces temps de campagne, l’on entend souvent que la politique c’est compliqué, qu’on ne comprend pas qui fait quoi. C’est le bon moment pour commencer d’essayer d’expliquer ce qui se passe dans ma commune, Saint-Gilles. L’idée est de montrer comment ça fonctionne chez moi. J’espère que Bxl.Blog sera le terreau où l’on pourra apprendre l’une ou l’autre chose sur le fonctionnement de cette petite commune bruxelloise aux nombreux défis. Et, in fine, sur le fonctionnement des communes. Ou pas… on verra bien.

En pratique, je suis retourné à mes premières amours journalistiques : l’info locale, ses enquêtes de terrain, ses rencontres avec des mandataires fraîchement élus et les réunions mensuelles du conseil communal.

Retour au conseil communal

J’ai donc reposé mes fesses au conseil communal de Saint-Gilles, comme quand je le faisais dans les années 2000 à Saint-Josse, Auderghem… dans cette belle maison communale, dans cette salle, très baroque, que j’ai toujours trouvée horrible. Mais on ne vient pas là pour la décoration, hein. Le dernier conseil communal où je suis allé, c’était le 28 mars dernier. A l’agenda : des marchés publics, de l’affichage électoral, une convention avec Bruxelles-Environnement, une autre avec une centrale d’achat, une acquisition de logement rue de Hollande, la rénovation d’une maison de repos, les comptes des églises de la commune, des élections de membres de Commission communale de l’accueil… pour ne citer que quelques-uns des points à l’ordre du jour.

Quand j’arrive, aux alentours de 20h, la plupart des conseillers communaux est déjà là. Certains à leur place. D’autres font la tournée de bises. L’ambiance est assez bon enfant. Le conseil communal de Saint-Gilles, ce sont 35 édiles. Ce nombre est défini selon la population de la commune : plus le nombre d’habitants est grand plus le nombre d’élus est élevé. Place Van Meenen, on est plutôt à gauche : il y a deux MR, une Listes Destexhe puis des PS, des Ecolos et des PTB. Et aucun CDH ! Ce qui fait de Saint-Gilles la commune, sur papier, la plus à gauche de Bruxelles. J’écris bien sur papier car, à en écouter certains, il a débat sur la « gauchitude » de divers élus de gauche ;-)

En plus des conseillers communaux, qui représentent la partie législative du pouvoir communal, il y a le collège, qui est, lui, la partie exécutive. Ce dernier est composé du bourgmestre et des échevins. A Saint-Gilles, on a Charles Picqué – le mayeur – et huit échevins – 5 PS et 3 Ecolos. Sans oublier la présidente du CPAS qui est socialiste.

Il n’y a pas beaucoup de public

Cette joyeuse bande se réunit donc chaque mois pour gérer la commune en prenant diverses décisions de manière publique. Même si la partie publique est parfois réduite à une partie congrue : une partie desdites décisions étant prises en amont du conseil communal et il n’y pas beaucoup de public. Malheureusement.

Moi, j’ai toujours bien aimé aller au conseil communal. Contrairement à de nombreux journalistes. Oui, il ne s’y passe pas grand chose. Oui, il y a beaucoup de décisions administratives, un peu opaques. Oui, les séances sont parfois soporifiques et interminables. Mais, c’est au conseil communal que la politique commence. La politique, ce ne sont pas les débats à la télévision. La politique, ce sont des femmes et des hommes qui doivent travailler ensemble pour régler les problèmes de la cité. Même si ce n’est pas toujours facile. Et qu’ils ne font pas le job.

Quand tu vas au conseil communal, surtout au début d’une législature, avec des nouveaux conseillers inexpérimentés et des échevins inexpérimentés, tu vois tout d’abord beaucoup de couacs. Certains se lèvent au mauvais moment, posent une question alors que ce n’est pas à leur tour… c’est un joyeux bordel. En général, les gens apprennent vite mais la première année parfois folklorique.

En plus de ce joyeux bordel, ce que j’aime dans ce genre de réunions, c’est d’observer les gens. Difficile de se cacher. On voit qui est attentif, qui déteste qui, qui a des atomes crochus avec qui. On peut aussi assez vite repérer les gens qui ont des choses à dire et ceux sont des erreurs de casting. Sans oublier, et c’est au final le plus important, que mois après mois l’on voit des dossiers avancer. Ou non.

Après Saint-Gilles, d’autres communes ?

Je vais donc y aller régulièrement au conseil communal de Saint-Gilles. D’ailleurs, j’irai dès que j’aurai fini ces quelques lignes. Je vais essayer de raconter ce qu’y passe, des présenter les projets qui seront développés dans la commune. Mais aussi de dénoncer ce qui ne va pas, ce qui aura été promis mais pas réalisé…

En espérant que d’autres me rejoindront pour parler de leur commune. On en a quelques-unes à Bruxelles. Feel free to join.

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