#Bxlenfolie #ss #lestempschangent #Belgique

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Jean Quatremer nous revient plus frais que jamais. Il habite Bruxelles, il est français et journaliste. Ne s’est-il déjà pas illustré par ses propos peu élogieux (Bruxelles, pas belle) sur notre ville ? Cette fois, il crie son indignation face à ces insignes nazis dans la vitrine d’un magasin d’armes Boulevard Adolphe Max.

En tant que Bruxelloise, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire… Quoi ? Ce journaliste expérimenté qui arpente nos rues depuis des années maintenant n’avait jamais remarqué cette vitrine ? Il fait sa découverte après l’acte terroriste au musée juif ou encore la publication dans la presse sur les djihadistes belges ? Et il ne voit pas sur la même rue les peep-shows ou encore ce magasin étrange qui ne vend que des objets et des vêtements qui rappellent le monde des cowboys du Far West ? Et les victimes indiennes d’Amérique ? Sont-elles moins dignes d’intérêts que les victimes du nazisme ? Il a vraisemblablement une perception sélective de notre ville.

Revenons au fond du débat et ne glissons pas dans les mêmes dérives que lui. Ce serait un comble.

#Bxlenfolie de Quatremer se base sur le fait qu’en France, l’exposition d’objets nazis est interdite. Et il rajoute sur son compte Twitter que « La liberté d’expression a bon dos #ss ». Magnifique de confusion et de malhonnêteté intellectuelle. Ces objets dans une vitrine commerçante sont-ils à considérer comme une « exposition » et le produit d’une « expression »? Quel serait le message de ce vendeur qui, à côté des souvenirs militaires nazis, met des katanas japonais ou des objets soviétiques ?

Le Centre pour l’égalité des chances, consulté sur ce dossier houleux, confirme que ces casques sont, comme les autres objets vendus dans son magasin, des objets historiques. Il insiste encore ce mardi soir en twittant :

Capture

De nouveau, cette enseigne n’est pas spécialisée dans la vente d’objets nazis.

Nous pourrions éventuellement nous poser la question de manière plus générale sur les armes, la violence ou l’éloge des régimes tyranniques que ce commerçant pourrait faire, mais le réduire au prosélytisme ou à la banalisation du nazisme me paraît symptomatique.

Pourquoi n’a-t-il pas posé sa découverte (tardive) en ces termes? Parce qu’il ne s’agit pas d’une découverte. Aussi simple que cela. Ne nous donne-t-il pas la réponse de manière toute simple : « Si j’avais eu le choix, j’aurais habité Rome, Londres ou Berlin ».

Jean, installe toi confortablement sur ce divan. Je t’écoute. Tu as raté ta vie professionnelle malgré ton salaire mirobolant de journaliste français ? Tu te sens salis par Bruxelles ? Tu as la sensation de ne pas avoir le choix? Jean, je crois en toi. Je crois en l’être humain. Va au bout de ton raisonnement. Tu peux changer ton destin. Pourquoi ne pas abandonner ton travail et partir en retraite bouddhiste là où toute forme de violence est évitée ? Tu devras arrêter de boire du vin seulement et de manger de la viande. Je te l’accorde, ce n’est pas très français, c’est sûr, mais au moins tu contribueras à la paix dans le monde. Ou alors, tu nous fais du journalisme digne de ce nom et fais honneur à ta profession en traitant la problématique de fond en comble, sans opportunisme aucun.

Nous, les Bruxellois nous sommes prêts pour ce genre de débat. Et les Français aussi, même végétariens.

Photo : Wikipedia

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Je suis assez âgée pour avoir connu l'époque sans GSM et sans Internet. Juste que maintenant je ne peux pas me passer ni de l'un ni de l'autre. Je n'ai pas toujours vécu à Bruxelles mais c'est dans cette ville que mes parents qui viennent d'endroits fort éloignés sur le globe ont choisi un jour de s'installer. Ils n'y sont plus mais moi j'y suis restée.

3 COMMENTS

  1. Sans vouloir faire du « libé-bashing »; ce journal ne survit que grâce aux subsides et injections d’argent de capitalistes de connivence. Il perd chaque année des lecteurs. Je suppose qu’il y a une raison…

    Il faut rappeler à Quatremer que son canard s’appelle « Libération » qui fait référence à « Liberté ». Il devrait relire la Déclaration des Droits de l’Homme de son pays et respecter la liberté de commercer et d’entreprendre; dont ce magasin bénéficie.

    Et son petit coup de gueule politiquement correct; il peut aller le faire ailleurs si Bruxelles ne lui convient pas !

  2. @Francisco: comme tous les quotidiens français, et comme quasiment toute la presse traditionnelle. Pour le coup, ne pas le signaler, c’est vraiment faire du « libé-bashing ».

    Honnêtement, je regrette que ce genre de magasin existe. Il me semble évident que les personnes qui vont se procurer des objets nazis aux prix affichés ne le font pas uniquement pour l’intérêt historique. Mais le magasin est plus un symptôme qu’un problème: c’est parce qu’il existe des négationnistes, des néo-nazis et autres nostalgiques des SS (et d’autres régimes violents, dictatoriaux,…) que des commerces comme cela se maintiennent. Ce n’est pas en s’attaquant au symptôme qu’on fait disparaitre les causes. Au contraire, cela nous rappelle leur existence..

    Quand à Quatremer, c’est juste un con. S’il souligne parfois des problématiques qui méritent d’être traitées, il le fait avec un tel manque de discernement et une telle exagération que cela renvoie davantage à ses propres émotions qu’à de quelconques arguments rationnels.

  3. Quand j’ai entendu la « nouvelle », j’ai pensé dans le désordre:

    – il a vu ça sur le trajet du retour de son escapade pour aller taguer Manneken-Pis … il a pris peur et soudain, en rasant les murs, il a vu cette vitrine.
    – mais d’où sort ce clown ? :)
    – quel manque d’observation de sa part :))
    – il a une guerre de retard puisque c’est de l’autre qu’il est question ces temps-ci :)))
    – sans tous ces accessoires nazis, comment les étudiants pourront ils biz… pardon … baptiser :))))

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