Une nuit avec Semele

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M ardi 8 Septembre, jour de première à l’ Opéra Royal de la Monnaie. Le public impatient péitine le seuil des portes des loges et des baignoires au son particulier de la ‘sonnette’ théâtrale. Tout le monde est au balcon, tout le monde est de sortie, de notre Premier Ministre à notre Ministre des affaires étrangères en passant par notre astronaute le plus célébre, j’ai nommé Dirk. Ces légumes < > n’ont probablement pas trop fait attention à la sculpture géante qui trône au milieu de la Place de la Monnaie depuis quelques jours, une oeuvre particulière qui pourtant attire le regard et attise la curiosité.

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Les chuchottements baissent de volume, le lustre dimune d’intensité et nous plonge dans l’attente bercé par les notes baroques de l’orchestre du soir.

Et soudain, un écran vidéo ! Cette pointe de modernité semble troubler le public d’un certain âge habitué aux dorures et aux abonnements de saisons en saisons. Mais qu’à cela ne tienne, ces derniers s’adaptent et se laisse envouter par cette approche novatrice.

Cet oratorio de Handel relate l’amour impossible de Sémélé pour Jupiter.

Le premier acte nous fait découvrir une scène gigantesque, sobre mais flanquée d’un décor monté pièce par pièce. Des effets de lumière et même de feu ! Une mise en scène de qualité.

L’entre-acte fut le moment le plus magique. Attirés par la fraîcheur de l’extérieur, le public se dirigea naturellement vers les portes afin de prendre une coupe de champagne ou pour d’autres se restaurer sur le pouce. La musique est présente, la public forme un cercle autour de l’imposante scultupre et écoute religieusement des airs de musique Mongole. Un moment magique pour une performance exceptionnelle ; l’Opéra se poursuivait vraiment en plein air !

Le deuxième et le dernier acte réserva aussi d’autres moments musicaux exceptionnels avec entre autres un aria d’une qualité cristaline. On pourra aussi apprécier l’audace de la mise en scène avec le mélange d’un certain sport et de la scène, à découvrir…

Le théatre Royal de la Monnaie est une réalisation de notre skieven architek Joseph Polaert. Il est évidemment lié directement au Royaume de Belgique puisqu’il accueilla la représentation de la Muette de Portici qui mena à l’indépendance de notre pays.

C’est une belle occasion pour une première approche de l’Opéra. Un point négatif, le prix toujours trop élévé des bonnes

places. Il est plus que temps que la culture soit disponible pour tout le monde.

Tenté(e) ? Vous avez jusqu’au 29 Septembre sous réserve de disponibilités et c’est par

4 COMMENTS

  1. Je ne partage pas l’enthousiasme béat de Jean-Baptiste. Je suis allé voir le spectacle et j’en suis sorti déçu.
    Autant la prestation de l’orchestre fut de très grande qualité, la distribution des voix était assez inégale; le rôle-titre surtout était décevant, la chanteuse n’ayant aucune idée du style baroque. La mezzo qui chante Junon s’en sort un peu mieux, mais ça reste hors style. Le ténor qui chante Jupiter est beaucoup mieux, tant dans le timbre de sa voix que dans son style. Par contre il n’a pas du tout le physique de l’emploi, autant demander aujourd’hui à Gérard Depardieu de jouer Roméo, ce sera encore plus crédible point de vue séduction. Seul le personnage d’Iris était juste non seulement dans son style mais aussi dans sa fraicheur.

    La mise en scène enfin était nullissime. Le gars n’a absolument rien compris à la musique de Haendel! Si le chant mongol était touchant, si le combat de Sumo était divertissant, si le décor était grandiose, tout cela n’a absolument rien à voir avec le livret. Et qu’on n’aille pas me raconter que cela ajoute une autre dimension à l’oeuvre. Le film au début empêche de se concentrer sur la qualité de la musique de l’ouverture, le second acte est carrément vulgaire (et je ne suis pas rapidement choqué), ….

    Si la Monnaie veut absolument travailler avec cet metteur en scène chinois, il eut été plus judicieux de commander un opéra contemporain au lieu de massacrer une ?uvre baroque. Je rêve de voir à la Monnaie une mise en scène « authentique », en rapport avec la musique, avec les danses, les costumes et la gestique baroque!

    Là où je rejoins Jean-Baptiste, c’est dans la necessité d’avoir de bonnes places à un prix raisonnable! Dans certaines villes en Allemagne, on se retrouve au parterre pour 17?!

    Mais bon, si on aime l’opéra, cela vaut la peine d’y aller, ne fut-ce que pour les prestations musicales de l’orchestre et de certains chanteurs.

  2. Pas été, mais je trouve la sculpture excessivement laide et ayant rien à faire a son emplacement…J’en ai vu en entendu déja des dizaines avec la même impression. C’est un peu comme sur Rome qu’on a inserré l’art moderne parmis l’ancienne architecture: Rien a voir et excessivement laid en contrast. Donnez cet emplacement à des petits artistes Bruxellois tout les semaines, ca leurs aiderait d’etre vu.

  3. J’ai aussi beaucoup aimé le spectacle et sa mise en scène !! Une merveille de décor, de costumes, de lumières avec un ensemble musical baroque remarquable Les Talens Lyriques sous la direction d’un des maîtres du genre, Christophe Rousset, par ailleurs aussi claveciniste de grand talent.

    Même si quelques chanteurs n’étaient pas à la hauteur et avaient un style plus romantique que baroque (mais y a t’il souvent un spectacle avec 100% de perfection du côté des interprètes ?), je ne suis absolument pas d’accord avec Ben en ce qui concerne la mise en scène…

    Le 18ème siècle a été le siècle des orientalismes. Il suffit de voir dans la plupart des cour en Europe, les meubles laqués, l’importance des soieries et objets divers, les pavillons dits « chinois » ou les chinoiseries pour bien comprendre l’intérêt artistique de cette époque pour l’exotisme symbolisé par la Chine, mais d’ailleurs pas exclusivement. C’est une évidence qu’une mise en scène comparable aurait pu être montée dès la sortie (1743) de cet opéra-oratorio dans pas mal de cour royales européennes.

    Malheureusement, son livret était en anglais, plutôt inhabituel, et bien que monté à Londres, cela a déçu les amateurs de l’époque qui ne juraient que par l’italien… Il semble aussi que le sujet non-biblique n’était pas dans le goût du moment, ce qui l’a mis dans l’ombre pour presque 200 ans.

    Merci a toute l’équipe pour lui avoir rendu ce faste et une version opéra superbe !!

    Le plus beau spectacle de la saison…

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