Bruxelles si c'était Marie…

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1812

Encore une nouvelle recrue sur Bxlblog.

Marie, 35 ans, bruxelloise… depuis toujours (et même plus).

Dire que je n’ai jamais trouvé cela glamour, d’être Bruxelloise. Ayant grandi dans une école où se cotoyaient toutes les nationalités (quartier européen oblige), je me trouvais très peu originale. Ma présentation était vite faite: 

« T’es Bruxelloise ? »

« Oui »

« Et ta famille, elle vient d’où ? »

« De Bruxelles »

« Ouais, mais avant »

« Ben, de Bruxelles »

« Oui, mais bon, tes origines ? »

« Ben Bruxelles… »

Et là, en général, le sujet était clos.

Pourtant, en cherchant bien (genre il y a 2 siècles), mes ancêtres devaient pas être d’ici, hein. Mais bon, voilà, en attendant je n’étais pas du genre exotique et mon pedigree n’a jamais intéressé grand monde.

Jusqu’au jour où je suis devenue maman. Et où je me suis souvenue de ce que ma grand-mère me racontait quand j’étais enfant, avec fierté: « Tu vois cette maison ? Et celle-là ? Et celle-là, Et celle-là encore ? Et celles de la rue à côté ? C’est ton arrière-grand-père qui les a construites ». Ce souvenir m’est revenu en boomerang en voyant mon fils faire ses premiers pas pile devant lesdites maisons… les maisons construites par son arrière-arrière-grand-père. Ce souvenir m’est revenu en mettant mon fils au monde dans l’hôpital même où ma mère a accouché et où le père de mon fils est né. Des racines, un ancrage, une force. Et la fierté est née, en même temps. Et de là, l’amour pour ma ville…

Si Bruxelles était Marie, ce serait…

Uccle. Oui, Uccle, c’est Bruxelles ! Bien sûr ! Pas le Uccle surfait avec ses 4X4, ses enseignes chics et ses dames en Burberry. Non, le Uccle-centre, celui des petites rues tortueuses (dont les maisons, donc, ont été construites par mon arrière grand-père), des maisons d’ouvriers (à la base…), du Spytigen Duivel, du Parvis Saint-Pierre, du Boetendael, de la Ferme Rose et du Ratinet… Le Uccle, ancien village, chargé d’histoire…

Le Sablon, où mon grand-père maternel était horloger-antiquaire à  une époque où il n’était pas encore à la mode de s’y montrer et où les artisans régnaient en maîtres.

La Vénerie à Watermael-Boitsfort où j’ai joué la pièce que j’ai écrite, ce qui restera un moment-phare de ma vie. Le Théâtre Océan Nord à Schaerbeek où j’ai fait mes premiers pas comme comédienne dans l’euphorie la plus totale, le Théâtre National (encore à l’époque Place Rogier) où une opérette de mon père a été jouée en 1978 et tous les théâtre en général où je me sens chez moi (mention spéciale au Théatre de Poche).

Le bar de chez Toone, premier troquet (et théâtre de marionnettes aussi) où, à 7 ans, j’ai découvert la vie nocturne avec mes parents (en fait, j’ai dû la découvrir plus tôt vu que mon père, auteur-compositeur-pianiste ne vivait que la nuit mais mon souvenir le plus marquant date de chez Toone). Le bar la Bécasse aussi où j’ai traîné mon fils dès qu’il a su marcher (mauvaise mère…).

Le cinéma Ambassador,  où l’on projetait tous les films de Disney (mais là, je vous parle d’un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître… Ce cinéma a disparu depuis, il était sis rue Horts).

Le bus 96 (qui n’existe plus, merci la STIB !), le bus 38, le bus 41. Le métro que j’ai vu naître, grandir et s’étoffer (sauf à Uccle, of course, y’a pas de métro à Uccle, ce qui me complique solidement la vie, scrogneugneu). J’ai donc dû m’habituer à dire je prends le « métro Demey », puis le « Métro Herman-Debroux » puis… bref, ça n’a pas arrêté de changer en 30 ans évidemment…

L’odeur du bois de la Cambre, son bac pour aller sur l’île et ses pédalos sur lesquels je jouais au pirate avec mes cousins (aborder l’île, un grand moment !)… ambiance que j’espère voir renaître un jour.

Le cortège de la St Verhaegen ou comment faire en char en 4 heures ce que vous faites à pieds en 15 minutes (càd dire Le Sablon-La Bourse)… Mais c’est bien plus marrant en 4 heures, croyez-moi !

Et pour finir l’ULB. Cette université où j’ai grandi puisque quand j’étais enfant, ma maman y était encore étudiante. Je n’ai donc jamais pu lui faire croire que la Jefke était un haut lieu culturel, elle y avait été avant moi, pas d’bol.

Enfin bref, j’arrête là, je pourrais encore sortir 10.000 anecdotes d’ancienne combattante…

Mais, pour finir, Bruxelles… C’est mon exotisme à moi !

8 COMMENTS

  1. L’ambassador, c’était excellent comme endroit! (surtout l’aquarium avec le décor genre 20000 lieues sous les mers -y manquait juste un calmar :-))))

    merci pour les souvenirs!

  2. Moi je me souviens bien de l’Ambassador …, mais si je ne me trompe pas, le nom de la rue est Orts sans « H » :-)
    Bienvenue Marie. :-)

  3. Magnifique … een echte brusseleir … pas comme le polak ;-) … bien que je n’y écrives pas pour l’instant, BXLBlog rules … bienvenue Marie …

  4. Je me souviens de la projection de « Basile, détective privé » à l’Ambassador. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis passée devant le chancre laissé à sa place, à chaque fois pleine de nostalgie … Merci Marie et au grand plaisir de te lire !

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