Le taxi bruxellois en brèves…

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    Médecin et chauffeur

Sur les quelques milliers de chauffeurs de taxi bruxellois, on trouve un certain nombre ' difficilement quantifiable ' d'Africains. Des Congolais, Algériens, Ivoiriens ou encore Rwandais ont un jour fui leur pays pour éviter l'un ou l'autre conflit. Certains sont arrivés en Belgique avec un ou plusieurs diplômes sous le bras. Malheureusement, dans la plupart des cas, ils n'arrivent pas à obtenir d'équivalence dans notre pays.

« J'ai quitté le Rwanda en 1993, nous explique Jacques. Normalement, je suis médecin mais je ne peux pratiquer en Belgique. On ne m'en reconnaît pas le droit. Je ne suis pas un sans-papiers. J'ai maintenant la nationalité belge. Mais mon diplôme a été jugé non-valable. J'enchaîne donc les boulots. Cela fait maintenant deux ans que je suis chauffeur de taxi mais je cherche un autre travail. »

Si l'on peut comprendre la frustration de ces chauffeurs, leur présence dans le parc bruxellois permet d'avoir des conversations parfois bien surprenantes sur des sujets tout aussi surprenants.

    Centrales téléphoniques

De nombreux taximen se plaignent du traitement de faveur que certains de leurs collègues peuvent avoir. « Lorsqu'un client appelle pour aller à l'aéroport (NDLR : course à 25-30 euros), certains les reçoivent en priorité. Il y a des arrangements. Ce n'est pas normal, tout le monde paye. » Ce que confirment certains employés de ces centrales. Pour Pascal Smet, il faut réguler ce pan du secteur du taxi mais pour cela il faut trouver un arrangement avec les deux autres régions. « Les centrales se trouvent en partie en Flandre, la Région bruxelloise ne peut seule leur imposer une manière de travailler. » Les négociations sont en cours.

    Une alarme reliée au Spoutnik ?

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La semaine dernière le député MR Mustapha El Karouni a interpellé le ministre en commission Infrastructure concernant diverses agressions sur des taximen qui ont été perpétrées à l'aide d'armes à feu. « Récemment, deux chauffeurs de taxi ont été attaqués et dévalisés. Ils ont dû remettre leur recette aux agresseurs. L'un d'entre eux s'est même fait dérober son véhicule », a précisé Mustapha El Karouni dans son interpellation. Pascal Smet s'est engagé « à discuter avec les représentants du secteur pour aider à la généralisation du mode de payement par carte et envisage, dans le cadre de sa proposition de nouveaux taxis, d'installer un bouton d'alarme au pied qui serait directement relié au Spoutnik ».

    Forfait mort-né

Le forfait de sept euros prévu dans le Plan Taxi pour régler le problème des petites courses, trop souvent déclinées par les taxis, a été enterré en novembre dernier après une réunion entre le ministre et les représentants des exploitants de taxis. Pascal Smet veut néanmoins qu'une alternative soit trouvée. Un groupe de travail analysera d'autres pistes, comme celle de la course minimum, en application à Paris. Mais aucune solution n'a encore été trouvée.

    Tous les articles de ce dossier réalisé par Mateusz Kukulka :

Chauffeur de taxi, pas toujours le même métier
Le Plan Taxi est en route
Les mystery shoppers, ces contrôleurs anonymes

Première parution : TBX n° 255, Page 8-9, paru le 2008-02-07.

2 COMMENTS

  1. Je n’habite plus en Belgique depuis quelque temps, mais j’ai plein (mais vraiment plein, hein!) de souvenirs sur Bruxelles, et en ce qui concerne les taximen je peut vous dire que souvent il cachent un vecu surprenant. Un ami iranien aujourd’hui disparu, avait été ingenieur des puits petroliers. Un autre (vivant, j’espère!)faisait partie de l’équipe olympique belge des jeux d’échec. Et ainsi de suite. Au fait, il circule encore le turc avec la grosse Cadillac?

  2. Non, la Cadillac est en civile maintenant. Un habitué de Schumann, le kardash. Sinon, concernant les Africains, mais c’est à prendre avec des pincettes, il était que des CPAS envoyaient les primo-arrivants vers « l’agglo », qui filaient des permis de complaisance pour les faire travailler. La non-connaissance de Bruxelles, pour certains, était proprement ahurissante.

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