Les écoles de la Ville et le problème des parents

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2 semaines ont passé depuis la réouverture des écoles après 2 jours de fermeture pour raison de sécurité. Le niveau 4 imposait des mesures drastiques.  Le niveau de menace est depuis passé de 4 à 3, mais les parents bruxellois restent personae non gratae dans les écoles.

Dans ses derniers avis, le pouvoir organisateur (PO) de la Ville de Bruxelles  demande instamment de refuser l’accès des lieux d’enseignement aux parents. La situation devrait perdurer jusqu’aux vacances d’hiver.

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Cette situation se reproduit chez nombre de PO. Chaque commune gérant son enseignement communal. Un Groupe Facebook baptisé Protégeons nos enfants(Bruxelles) fédère les parents qui s’inquiètent de la mise sous cocon des écoles et de la disparition du dialogue avec les directions et les enseignants.

Les parents ont à se plier à une série de mesures de sécurité, d’horaires adaptés, et ne peuvent entrer dans les établissements. Manifestement ils sont plus une menace qu’une aide. En tant que parent je ne peux que trouver cela étrange.

Etrange que l’on préfère mettre en oeuvre des systèmes de convoyage d’enfants à heures fixes en groupes plutôt que de gérer l’identification des entrants dans une école et des sorties au compte-goutte. Par un étrange transfert, les groupes sous le contrôle d’enseignants ou d’éducateurs seraient moins exposés que des individus dispersés…

L’autre corollaire mécanique de la diminution des heures de sortie est une plus grande concentration de parents devant les établissements à des moments précis. La police rappelant qu’il est préférable de ne pas s’attrouper, au parent bruxellois d’hésiter entre psychose ou coupable paradoxe.

Enfin que l’on restreigne le droit des élèves à sortir le midi, au détriment de liens familiaux ressort aussi d’une étrange conception de la sécurité et de la « qualité de vie ».

Le dialogue avec les autorités est plutôt complexe quant on est simple parent. Au mieux les questions au cabinet Hariche restent sans réponse. Au pire on se fait admonester par les directions car on pose des questions un peu trop rationelles pour être honnêtes. Il faudrait obtempérer et ne pas mettre en exergue les aspects contraignants et stupides de certaines dispositions.

Les directions appliquent ces décisions avec l’empathie, la souplesse et l’intelligence dont elles disposent. Certains sans doute avec bienveillance, d’autre refusent tout compromis, la règle prévaut.

Comme tout cirque sécuritaire, ces mesures servent plus des objectifs de communication, d’image de fermeté qu’elle n’élève une réelle barrière à un risque que tout le monde présente comme hypothétique (autre paradoxe). On cherche le risque zéro. Mais si le risque devait s’avérer, il est fort à parier qu’aucune des mesures actuelles ne permettrait de rien empêcher. Et c’est tout le paradoxe de la sécurité traitée comme une pose et non comme un sujet de société impliquant non pas des acteurs peu qualifiés (que l’on m’explique en quoi un directeur, une directrice d’école, souvent professeur en fin de carrière fait un expert de la sécurité) mais des professionnels et des « usagers » / citoyens ayant à intégrer des changements auxquels ils adhèrent et ne dénoncent pas comme ineptes.

Les parents d’une école sont un corps social, sans doute informel, mais agissant sous la houlette d’associations, échangeant via email sur le devenir des enfants. Les tenir éloignés des décisions, les déconsidérer c’est s’exposer à un retour de flammes citoyen, celui-ci prend corps aujourd’hui avec un groupe Facebook et une pétition bientôt une pétition.

Nous vous en tiendrons informés.

 

1 COMMENT

  1. La peur, la peur de la peur, le repli sur soi, le refus de l’autre… voilà tout ce que l’on gagne de cette semaine de fois sans transparence ni résultats? A qui cela profite-t-il donc?

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