Réconcilier mode et sens

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Photo Lalo Gonzalez
Photo Lalo Gonzalez

Si vous associez le mot mode à surconsommation, exploitation, pollution et éphémère, rassurez-vous, il est (même de plus en plus) possible de réconcilier votre plaisir et votre conscience. C?est le cas grâce à des créateurs dont fait partie Valérie Berckmans, qui font rimer création avec durabilité et bio.

Diplômée de l?UCL (germa), de la KUL (Bedrijfseconomie) et de Saint Luc (stylisme), la Bruxelloise a lancé sa marque de prêt-à-porter femme en 2003, tout en faisant ses armes chez Annemie Verbeke. Elle y a appris à comprendre tant les acheteurs professionnels en showroom que les clientes dans la boutique. Elle s?est ensuite jetée à l?eau et a ouvert sa boutique-atelier rue Van Artevelde (en bordure de la rue Dansaert), qui fêtera ses 9 ans en septembre de cette année !

 

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Le concept de boutique (au rez) ? atelier (à l?entresol) permet de rester proche et disponible pour les clientes tout en rentabilisant les moments creux. Ainsi, en janvier la boutique ne désemplissait pas, tandis que février a permis de se concentrer, en bas, sur le développement des nouvelles créations. Vu les difficultés que vit le secteur de la mode, rentabiliser son temps est vraiment essentiel.

C?est bien dans la boutique que les collections sont créées, tandis la production est assurée par des ateliers à Jette, à Sint-Pieters-Leeuw ou en France (selon les spécialités de chacun). Au bout de quelques saisons, une relation de confiance s?est établie entre Valérie et ses producteurs, ce qui permet un bon dialogue et des ajustements dans la collaboration qui se veut pérenne. C?est aussi grâce à son écoute et le contact avec ses clientes que celles-ci se fidélisent. Un autre avantage de la boutique ? atelier : la cliente n?achète pas seulement un vêtement mais aussi l?expérience de se faire conseiller par la personne qui l?a créé.

Parlons-en des vêtements : des coupes géométriques, des détails qui sont la signature de la marque (il m?est arrivé de reconnaître une jupe dans le métro !), de belles couleurs unies ou des imprimés délicats, des matières qui tiennent longtemps, des collections qui apportent à chaque saison des nouveautés tout en complétant parfaitement la garde-robe passée. Côté tissus, Valérie est parvenue à introduire dans la gamme (après quelques essais-erreurs)  jusqu?à 80% de coton bio, aujourd?hui disponible dans de nombreuses couleurs et matières.

Maintenant que la marque est établie et que la boutique tourne bien, Valérie et son associée Meyrueis peuvent se permettre de consacrer du temps à récupérer des restes de tissu et décliner en taille enfant quelques modèles existants. Ces modèles réduits sont fabriqués dans l?atelier de couture du Vaartkapoen à Molenbeek. Vu le temps que prend la recherche, cette démarche n?est pas rentable, mais au moins elle procure la satisfaction de ne pas voir le tissu partir à la poubelle. D?ailleurs, dans le futur, Valérie aimerait pousser plus loin cette idée d?upcycling et récupérer des tissus pour en faire de nouvelles créations.Valérie Berckmans

« Les mentalités changent ; de plus en plus de gens veulent acheter des vêtements qui ont du sens. Quand on sait que la plupart d?entre nous ne porte généralement que 20% des vêtements de sa garde-robe, autant s?assurer que ce soit des pièces qui nous plaisent et qui durent longtemps. »

D?autres marques de vêtements et d?accessoires sont également vendues dans la boutique : Caroline Foulon, Michaël Guérisse O’Leary, Aymara, Géraldine Bertrand? mais chacune a sa propre histoire et mériterait une publication. J?espère que celle-ci vous a permis de réconcilier mode avec sens, durabilité et respect.

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