« Panem et Circenses » dans la capitale de l'Europe

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Les beaux jours sont enfin là et les évènements se < > multiplient dans notre capitale. Après le Brussels Jazz Marathon du mois de mai et le Couleur Café de ce week-end vont encore venir le 'De Gulden Ontsporing' et le fameux Brussels Summer Festival. Cette petite liste est évidemment loin d'être exhaustiveâ?¦ Yelyam se charge d'ailleurs régulièrement de vous tenir au courant de l'agenda bruxellois. En dehors des manifestations musicales, il y a également de multiples autres occasions de s'amuser : Roller Bike Parade, Bruxelles-les-Bains, Nuit Blanche, etc.

© Leo Exter | Merci à Leo pour cette photo | Couleur Café 2012
© Leo Exter | Merci à Leo pour cette photo | Couleur Café 2012

La majorité des évènements organisés à Bruxelles est privée. Le sponsoring et le ticketing financent une grande partie de leurs budgets. Une grande partie ? Mais alors, d'où vient le reste ? Vous l'aurez compris : de nos impôts. Difficile de savoir qui donne combien à quoi comme subsides. Si l'information est disponible, elle est bien cachée.

Sur le site de l'open-VLD bruxellois, on apprend toutefois de la bouche de Guy Vanhegel (Ministre des Finances de la RBC) qu'un subside de EUR 55000 a été accordé à Couleur Café « pour que le prix d'entrée puisse rester bas ». Prenons notre ministre « libéral » au mot : EUR 55000 pour 75000 entrées, cela fait 75 centimes par ticket. Sans les subsides, le prix du ticket aurait donc dû être porté à EUR 36,75 au lieu de EUR 36. Pas besoin de faire de commentaires sur la différence de prixâ?¦

A cela s'ajoute probablement des subsides de la Fédération Wallonie-Bruxellesâ?¦

Les subsides pour la culture posent en fait toujours les mêmes questions : Qui définit les critères et les montants ? Quelle est la justification morale pour prendre l'argent payé par tous les contribuables pour satisfaire les envies d'une petite partie d'entre nous ? Qui nous
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garantit également que sous couvert d'asbl, les organisateurs ne s'enrichissent pas avec l'argent du contribuable (privatisation des profits et socialisation des charges) ?

Pour enfoncer le clou, il faut savoir que la Région de Bruxelles-Capitale dépense 25 % de plus que ses recettes et que son endettement est égal à un an de rentrées! Est-il vraiment opportun de dépenser de l'argent que l'on n'a pas pour faire la fête ?

Après ces réflexions très terre-à-terre, je vous souhaite un excellent été à Bruxelles.

Francisco d'Anconia

7 COMMENTS

  1. En lisant tes constatations pertinentes Franisco ,tu me fait penser a nos politiques , et même a la politique en général qui camoufle ces envies de faire parler d’elle en jouant sur les seul petits plaisirs que nous laisse encore notre pouvoir d’achats qui se révèle mince d’année en année ,et même si les temps sont difficile , on peu s’estimer heureux que la fête seras encore la cette année dans notre belle ville …..((entre les évènement payant et la gratuité de certain lieux on a encore quelques choix et n’est ce pas la la plus belle vitrine de notre beau petit pays ?j’ai passé mon week-end entre le sablon et les catacombes de l’ancien palais royal avec un petit tango dans notre parc royal .. qui s’avérais très festif pour ce week-end culture *sans café ;p))

    si je répond sans somation c’est parce que le ton est triste…
    vite un post sans négativité je suis sure que tu en est capable ;))

  2. Oui mais non … je suis d’accord concernant la subjectivité des critères et des montants qui tiennent plus du relationnel (voire copinnage) qu’autre chose.
    Cependant, cela ne concerne que les évènements totallement privés comme le couleur café par exemple. Le coup du prix des billets est un mauvais prétexte où effectivement on dirait que la différence est dérisoire … par contre elle peut faire la différence sur les cachets d’artistes … histoire d’avoir du lourd et pas le gars qui joue de la gratte en sandales à Simonis ! Il ne faut pas négliger non plus les retombées directes & indirectes même si, pour un événement 100% privé, elles sont moindres et difficiles à chiffrer. Mais vu la la logistique, ça chiffre ! On peut mettre en avant aussi le fait de confronter des centaines de students pour une première fois au monde du travail … Puisque cités dans l’article, je tiens aussi à préciser que BLB est gratuit, il faut le voir comme une forme de service public ! Et sur BLB les rentrées d’argent ne se font que via les concessions, sponsors & partenariat Public/Privé (pour certaines soirées par exemple) …donc sans subside –> à la trappe !!! Le BSF quant à lui propose une bonne affiche pour un prix dérisoire par rapport à n’importe quel festival ! Et là les retombées directes et indirectes sont chiffrables et précises … Donc oui, ces subsides sont absolument nécessaires et donc oui, un peu de rigueur et/ou un audit seraient parfois nécessaires lorsqu’on subsidie du privé ! Voilà donc pour ma petite contribution … à bientôt surement !

  3. En 2000, il n’y avait pas de Roller Parade, pas de Bruxelles-les-Bains, pas de festival d’été comme le Summer Brussels Festival… On se faisait chier comme des rats morts pendant l’été. Il n’y avait rien à part la Foire du midi… Foire où l’on allait pas car trop mal fréquentée. Depuis que la Ville y a investit de l’argent en policiers sur le terrain, la Foire a repris de belles couleurs et bat des records d’affluence. Grâce à de l’argent public investit en sécurité…

    Perso, je suis pour ce soutien du tourisme bruxellois.

  4. Mateusz, je suis d’accord sur la sécurité. Pas de compromis sur la sécurité pour que chaque personne se sente en confiance à Bruxelles (habitant ou touriste).
    Par contre, Pierre, je ne vois pas ce qu’un BSF a de service public… (remarque valable pour tout autre évènement d’ailleurs). Je ne vois aucune raison pour que la région creuse sa dette (aux frais de tous) afin qu’une minorité assouvisse sa passion.
    En outre, les subsides créent une concurrence déloyale. Un opérateur purement privé pour le même service aura un concurrent avec un avantage face à lui.
    Prenons l’exemple de « agenda.be » qui est un site web financé par l’argent du contribuable: d’autres sites privés d’agendas se trouvent avec un concurrent déloyal (puisque subsidié). Donc, tout le monde y perd: l’entrepreneur qui a des clients en moins et le citoyen qui voit ses impôts payer ce site !
    Si on veut de la création d’évènements à Bruxelles, il faut laisser l’initiative privée se lâcher un peu et déserrer le carcan qui règlement tout tout le temps.

    Je prévois d’ailleurs un prochain billet sur des évènements à Bruxelles qui ne reçoivent aucun subside et qui ont leur petit succès. Ceci montrera bien que c’est possible (alors qu’ils doivent faire face à la concurrence d’évènements subsidiés).

  5. C’est pas faux ! Mais les events privés me posent régulièrement problème : c’est souvent le profit la motivation première ( le simple exemple de la bière est parlant : pas de maes ou de jup’ dans un gobelet réutilisable, mais de la Coronna ou Karlsberg à 3? la bouteille tiède –> non seulement le sponsor fournit pour 25k/30k? de boissons et en plus on te la fait payer un pont !), ils débarquent avec leur fournisseur, leur m.o. … sur BLB ou Plaisirs d’hiver, une partie des jeunes inactifs du quartier sont occupés et rémunérés ! Les artisans-commerçants font une bonne partie de leur chiffre annuel sur ces événements etc … Ce sont des exemples sortis du contexte global mai quand je parle de « service public » c’est tout ça et pas seulement le fait de rendre un bout de plage accessible à tous … comme un service rendu à la communauté ! Il est clair que ce n’est pas absolument nécessaire, ce n’est pas une question de vie ou de mort, tout est discutable … on peut tous rester chez soi et regarder les experts ou plus belle la vie … Pour en revenir à ta remarque pertinente sur cette forme de concurence déloyale, il y a déjà un début de solution à cela : le partenariat public/privé … cela permet au privé d’avoir la visibilité et d’utiliser la structure du public, tandis que le public peut récupérer une partie des recettes et donc de moins dépenser l’argent du contribuable (sujet piquant pour toi on dirait, serais-tu comme-moi indépendant / personne morale ?) … personnellement cela ne me dérange pas de savoir qu’une infinitésimale partie de mes impôts contribuent à un peu de culture/fête/evenements divers … évidemment je suis Bruxellois et j’en profite … quid des autres ?

  6. Mon billet ne pose que deux questions:

    1. Est-il légitime de faire la fête en s’endettant ?

    2. Est-il moral que la majorité paye pour satisfaire les envies d’une minorité ?

    La même question fait l’objet d’un débat sur lesoir.be d’aujourd’hui à propos des 5 millions qu’a coûté le Tour de France en Wallonie… http://bit.ly/MFqwdg

    Manifestement, je ne suis pas le seul à m’interroger ;)

  7. Peut-être que la vraie question ça n’est pas « comment utilise-t-on nos impôts? », mais « sur quelle base sommes-nous imposés? ». C’est un peu hors-saison mais tous les ans je pleure en voyant les décorations de noël: « est-ce que vraiment un jour j’ai donné mon autorisation via un vote x ou y pour qu’on dilapide mon argent dans des guirlandes de noël??? »

    Noël est une fête païenne, le paroxysme du marketing, l’apologie du mensonge et un drame social à la fois (demandez donc aux personnes isolées auxquelles on balance le pseudo-bonheur des autres à la gueule à travers la soi-disant fête de noël). A ma connaissance il n’y avait pas de guirlande dans l’étable de Jésus.

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