Allô, ici les urgences !!

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24 heures sur 24, un service d'urgences doit fournir une prestation de qualité pour sauver des vies. Focus sur celui de Brugmann.

Hôpital Brugmann, service des urgences. L'entrée est lugubre, on se croirait presque dans un guet-apens : elle est toute petite, dans un entonnoir formé par deux pans de murs. Enfin, ceci, si vous arrivez par voie pédestre aux urgences. Si jamais vous étiez amené par une ambulance, le passage par la réception est évidemment superfluâ?¦ Le chef de clinique Patrick Guérisse (un nom prédestiné pour un médecin !) nous emmène dans les coulisses de son service. Tout cela pour un dossier à paraître dans la Tribune de Bruxelles.
Photo Didier Bauweraerts

    Les urgences portent bien leur nom

5?h?36. « Un homme se présente aux urgences pour un scanner de la gorge demandé par son médecin, explique Patrick Guérisse. Le médecin qui avait terminé sa garde et était à peine couché, est revenu. Mais il n'a pas donné suite et a refusé de le faire : la demande avait été faite par le médecin traitant cinq jours auparavant. » Depuis, il s'est plaint à la direction de l'hôpital. « Un service des urgences ne remplace pas les consultations habituelles, il porte bien son nom, c'est pour les urgences. » Néanmoins, cela ne signifie pas pour autant que l'on renvoie tous les personnes qui ne présentent pas de pathologies ou de blessures urgentes.

8 h. « Lorsque vous arrivez, soit c'est en ambulance ' les ambulanciers ont alors fait des premiers examens ', soit vous venez à l'accueil, nous dit le chef de clinique. Ã? l'accueil, les secrétaires évaluent la situation, prépare votre dossier. Ensuite vous êtes dirigés vers la salle d'attente ». Là une IAO (infirmière d'accueil et d'observation) viendra vous voir pour estimer la gravité de l'objet de votre visite aux urgences. Dans la mesure du possible, elle s'occupera des cas les plus bénins. « Si elle se rend compte que cela nécessite juste un peu de pommade, elle l'appliquera elle-même et cela fera gagner du temps à tout le mondeâ?¦ Ou alors, on essaye aussi de trouver une place en consultation à l'hôpital. »

10?h?25. Mais parfois, il faut attendre. « Cela peut prendre plusieurs heures dans certains cas, si l'on est débordé ou si quelques cas très graves surviennent au même moment, poursuit le docteur Guérisse. Nous avons dix places pour les brancards ' très confortables et très maniables ' ensuite on commence à installer les gens dans les couloirsâ?¦ » On voit d'ailleurs un jeune homme assis, tout penaud, sur un brancard. Jeune, (il doit avoir à peine 18 ans), il n'a pas l'air dans son assiette. Sans pour autant paraître au plus mal. Le sourire d'une infirmière lui a très vite redonné des couleurs.
Photo Didier Bauweraerts

    Ã? l'image de la société

Midi. Une black, une blonde, une femme portant le foulard, un costaud, une petite minceâ?¦ Tous les modèles sont représentés aux urgences. Les deux services des infirmiers se chevauchent sur le temps du midi histoire d'échanger des infos sur les dossiers mais aussi de laisser un peu de temps pour manger au personnel. Une ancienne chambre est prévue pour eux. La 9.16 (rebaptisée avec un certain humour : Bed and Breakfast).

15?h?41. La police se présente avec un détenu qui termine sa peine. « Le médecin de la prison estime qu'il n'est pas apte à sortir, explique l'un des deux policiers. Peut-être est-il dangereux pour la société ou pour lui-même. Le procureur peut alors décider que le détenu soit examiné par un autre psychiatre et peut-être interné dans un établissement spécialisé. » Les urgences de Brugmann sont même dotées d'un cabanon capitonné. Ã?quipé d'un matelas, d'un coussin et d'une couverture, il n'est que peu usité. « Nous n'aimons pas devoir l'utiliser, mais parfois il le faut, concède notre guide. Juste le temps que la camisole chimique (médicaments) fasse son effet lorsqu'un patient est violent ou en crise. »

17h22. Ã?videmment, on retrouve aussi deux salles de réanimation, des box spécifiques (plâtre, suture, gynéco) ou encore un scanner où les urgentistes et les infirmières auscultent et soignent la centaine de patients qui passent quotidiennement par leur service. « Mais c'est une moyenne, dit le médecin en souriant. Le lundi est, par exemple le plus gros jour. Il nous vient alors beaucoup de patients des homes. Le mois de mai est statistiquement le plus gros mois de l'annéeâ?¦ Certainement le retour des barbecues et des travaux dans le jardin. »

23h22. Dans le fond des urgences, on trouve sept lits qui servent à accueillir les gens qui seront hospitalisés. « Mais aussi les gens qui ont besoin de dessoûler < > , précise Patrick Guérisse. On les laisse là une nuit. Puis on les laisse partir. »

Pour voir toute la série de photos réalisée par Didier Bauweraerts, c’est sur FLICKR.

    Tous les articles de ce dossier réalisé par Mateusz Kukulka :

Allô, ici les urgences !!
Philippe Close remplace Yvan Mayeur à la tête d’Iris
Gosuin : « Il faut un Flausch »

Première parution dans la Tribune de Bruxelles

8 COMMENTS

  1. Excellentes les photos … et très sympa le reportage au coeur de l’action, ca permet de connaitre la face cachée de ce service d’urgence. :-)

  2. J’aime bcp ce genre d’articles ! Excellent rédacteur & photographe ;)

    PS: pour des raisons digestives, ne serait-il pas opportun de repartir les articles sur un même sujet sur quelques jour s plutôt que de blitzer nos aggrégateurs? C’est qu’on a pas le même temps de procrastination disponible ;)

  3. […] hessie wrote an interesting post today onHere’s a quick excerpt?Un homme se présente aux urgences pour un scanner de la gorge demandé par son médecin, explique Patrick Guérisse. Le médecin qui avait terminé sa garde et était à peine couché, est revenu. Mais il n?a pas donné suite et a refusé de le … […]

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