Le ciel au dessus de Bruxelles [après]

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Bruxelles, mars 2003. L’invasion de l’Irak par l’armée américaine est annoncée au monde par George Bush.

A l’hôtel Hilton, Fadya, une beurette candidate au suicide, la taille enserrée par des explosifs essaie d’échapper à Jules, juif khazar, qui lui fait tout remettre en question.Et pour exorciser la peur de la guerre et de la mort, ils font l’amour. Bernar Yslaire a toujours aimé introduire un peu d’érotisme dans ses bandes dessinées (ah, les inoubliables étreintes de Bernard et Julie de la saga des Sambres) mais là, le dessin est cru. Très cru. Yslaire tournerait-il pervers pépère? Pas tout à fait. Car ces deux là sont destinés depuis des siècles et se rencontrent toujours au moment des plus grandes tragédies. A la fin, une page d’explication de l’auteur. Il n’était pas obligé mais tient à justifier sa démarche. Celle de John Lennon, de Yoko Ono et de leur Bed-In. Pour chasser l’horreur, quoi de mieux que le love power? Certains, comme moi, trouveront que c’est un peu léger mais Yslaire est si sincère dans sa démarche qu’on a du mal à lui en vouloir.

Point de vue esthétique, les bleus et blanc d’un ciel de printemps d’ [avant] (le premier volume) ont cédé la place au nuances de chairs. Claires pour Jules, ambrées pour Fadya. Au dessin toujours somptueux de l’auteur s’ajoute des images de vrai JT retravaillées, technique qu’il avait déjà utilisé dans le XXième Ciel.

Le ciel au dessus de Bruxelles [après], aux Editions Futuropolis , est un bon Yslaire, comme on dit, peut-être pas du niveau de ses précédents albums mais toujours fréquentable !

6 COMMENTS

  1. J’ai eu des echos positifs, voir TRES positif, de cette bande-dessinée… Malheureusement elle traine pour le moment dans ma collection, parmis mes 2500 autres albums, et je ne l’ai pas encore lu !

    Je pense aussi qu’il faut un temps, qu’il faut un repos, qu’il faut l’esprit clair pour lire la profondeur du dessin (oui la phrase est bien formée) accompagné de texte simple et d’un trait sensuel (j’ai feuilleté l’album et ma mémoire ne me fait défaut).

    Vivement pour ce que j’en ai entendu parler cela ressemble à un chef d’oeuvre… Pour ce que j’en ai feuilleté c’est profond (j’ai admiré le regard porté de la femme « tsubasa » envers l’homme pendant de longues minutes !).

    … Je reste sans mots …

  2. Personnellement je la recommande à tous, j’ai rarement été touché par une BD, celle-ci est vraiment … particulière.

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