Entendu à Bruxelles : Quick, Jack & Coke

Il est des jours où déambuler en ville n’apporte que peu de satisfaction. Il fait froid, moche, les gens tirent la gueule, que sais-je encore. Il faut alors se réfugier derrière des écouteurs, son smartphone ou un livre pour s’évader vers d’autres contrées. A ce moment, ce que je veux, c’est : retourner chez moi, croiser quelqu’un qui me sourit ou encore mieux rejoindre une personne que j’aime, un ami, un pote… Mettre de la couleur humaine dans ce paysage bien morne, en quelque sorte.

Et parfois, c’est tout le contraire. Je n’ai ni besoin de musique, de lecture ou de réseaux sociaux pour vivre des instants qui me font sourire, rire voire délirer. C’est d’ailleurs toute l’essence de cette rubrique Entendu à Bruxelles. Parfois, on a la chance d’attraper une bribe de conversation ou de situation un peu drôle, décalée voir complètement allumée.

Cette semaine, j’ai eu droit à un combo gagnant. Comique de situation, idée WTF et conversation à mourir de rire. Enfin qui m’a fait rire.

Comme souvent le mercredi, j’emmène mon fils au Quick du Shopping de Woluwe avant de l’amener au cours de théâtre. Là, nos voisins sont trois vieux BCBG qui se sont donné rendez-vous pour manger des salades… au Quick. Au Quick, quoi. Des salades !! On aurait mis les mêmes dans un gastro que cela n’aurait pas fait tache : ils étaient tirés à quatre épingles, chics et bon teint. Mais ce n’était qu’une petite – mais drolatique – mise en bouche.

Chez Cook&Book, on est passé au plat de résistance de cette drôle de journée. C’est là que j’attends mon Padawan pendant qu’il va à son cours. Là, deux mecs mangent à côté de moi, à la cool. Ils terminent certainement leur pause du midi. Enfin, c’est ce que que je pense. Pour clôturer leur repas, ils se prennent… une bouteille de Jack Daniel’s. TRANQUILLE !!

Nous étions tous les trois au bar. Juste derrière moi se passait une réunion qui a aussi attiré mon attention. Celui qui menait la conversation – un vieux beau, cliché parfait du pubard de 50 ans -, n’arrêtait pas répéter cette même phrase : « Il faut ouvrir le champ des possibles avec le logo » Misère cette expression. Fou rire.

Pendant ce temps, un des mecs au bar prend une photo des deux verres et de la bouteille de Jack. Et y tague son pote, qui devient vert. « MERDE MERDE, Mathilde va le voir !! Vite, il faut me détaguer » « Comment on fait ? » L’un en panique car il ne veut pas que sa copine sache qu’il est là et l’autre parce qu’il ne trouve pas comment détaguer son complice. La panique retombe une fois le post supprimé ;-)

Le Jack, qui continue à couler à flot, délie les langues. On en arrive à l’historique complet de la prise de drogues des deux trentenaires sur les dix dernières années avec quelques passages pas piqués des vers : « Au Dirty, j’étais pas accro. C’est, chez Mobistar que j’ai commencé à prendre beaucoup de coke. On prenait un gramme par jour au boulot » #feteouquoi

La morale de ces histoires : où que l’on soit, il se passe des situations cocasses.

La vraie morale de ces histoires : le Quick ça devient hype, on s’en fout de dire qu’on prend des stupéfiants et c’est plus risqué de devenir addict en bossant chez Mobistar qu’en sortant en boîte de nuit.

Et la bonne nouvelle de ces histoires, c’est que Sophie a eu envie d’en faire un dessin. Et d’enfin participer à Bxlblog (voir son Bruxelles si c’était Sophie)