Il se passe quelque chose

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Quand j’étais adolescente, je rêvais d’être tellement populaire et de connaître tellement de monde que le programme de mon samedi soir serait une évidence…

Je me voyais avoir un super plan en tête, sympa et tout, dans le genre « concert de Selva au Zebra« , puis, au milieu du concert, alors que l’ambiance chaufferait de plus en plus et que tout le café serait en train de danser, taper des mains et chanter,  je serais comme ces héros urbains des films américains : je recevrais, dans le creux de l’oreille, une information de dernière minute sur une soirée organisée par un groupe de loufoques dans un squat qui viendrait juste d’ouvrir.

Je prendrais note de l’information, mais très vite, d’autres de mes informateurs me rapporteraient la même. Là, je me déciderais à y aller, mais pas trop vite, parce quil faudrait quand même que j’aille saluer un patron d’un endroit branché de la ville qui fête son anniversaire….

Ensuite, j’arriverais dans un endroit oublié de tous, sauf des plus de trois cents personnes aussi bien informées que moi. Ce serait un vieux hangar ou d’anciens studios de cinéma voire de télé…

Là, à mon arrivée avec ma clique, je découvrirais une foule lookée dans un style underground, qui danserait un pogo pendant qu’un groupe punk beuglerait dans un micro (faut préciser que quand j’étais adolescente les punks étaient encore très présents sur la scène alternative, il y avait par exemple René Binamé et les Roues de secours, …).

Evidemment, j’aurais mes connections dans le squat, je serais pote avec un mec hyper motivé et indigné par le monde autour de lui, et qui me ferait faire le tour des lieux en m’expliquant le projet parallèle : on découvrirait ensemble les recoins de l’immeuble, et au détour des pièces on croiserait des Afghans sans papiers, ou des activistes de gauche, parfois venus de loin, en discussion au fond du jardin.

Bien entendu, dans mes rêves d’adolescente, je ne voyais pas que, peut-être, la musique punk ne me plairait pas, mais c’est pas grave parce que l’ambiance serait bonne. Je n’y imaginais pas les longues heures à attendre un DJ, dont on m’aurait dit du bien, pour pouvoir danser.
Dans mes rêves d’ado, jamais je ne serais fatiguée.

S’agissant d’un rêve d’adolescente, le monde serait un endroit parfait, rose, sans problèmes, il n’y aurait pas de bande d’Afghans qui auraient reçu des autorisations temporaires de rester après une grève de la faim.

Et surtout, dans mes rêves d’adolescente, je ne me poserais pas ces questions existentielles telles que « Pour qu’une soirée soit réussie, à quelle heure le DJ doit commencer à jouer ? » Ou encore « Les groupes en live sont supportables jusqu’à quelle heure de la nuit ? ».

Parce que, bien entendu, dans mes rêves d’adolescente, un squat serait le nom donné à un endroit à la décoration un peu trash et ne cacherait en rien une certaine misère humaine et un certain état du monde….

7 COMMENTS

  1. Sponso ou pas, ou est le problème si ça permet de ce retrouver dans des endroits ou on est sur de passer du bon temps?

  2. Je ne vois pas bien qui aurait sponsorisé le post…. Les 80 Afghans ayant fait la grève de la faim ?

    C’est quand même le sujet principal du texte, qui fait le tour de quelques lieux festifs bruxellois tout en tentant de mettre en perspective des choses bcp moins roses….

    Dommage que cet élément vous ait échappé….

  3. @Exuvia : le problème est qu’un message sponsorisé doit être signalé comme tel.

    @Yelyam : beaucoup de choses à dire. Et je sens que je vais devoir expliquer doucement histoire d’avoir une chance de faire comprendre mon propos. Parce que jusqu’ici c’est pas gagné…

    Avant tout, poser une question sur un point précis comme je l’ai fait ne veut pas dire que le reste m’ait échappé. Au-dessus de ce cadre où j’écris je peux lire « Réagissez ». Pas « Faites une analyse textuelle de la note de blog ». Je sais, la distinction est ténue. Mais en faisant un effort vous arriverez peut-être à comprendre la nuance.

    Ensuite, qui aurait pu bien sponsoriser ce message ? Au hasard, je dirais : L’Amour Fou, Aredje, Polygone, Selva, le Zebra. Je n’ai rien contre ces gens, j’ai même des affinités avec certains, mais vous ne leur faites ni plus ni moins que de la pub. Et je subodore que vous le faites pour ce qu’on appelle maintenant votre personal branding. Un apero gratuit à l’Amour Fou c’est toujours ça de pris n’est-ce pas ?

    Pour finir, non le sujet principal de ce texte n’est pas les 80 Afghans. Ceux-ci sont bien évoqués, mais l’essence même de ce post est la vision niaise que peut avoir une ado bobo attardée du monde de la nuit. Faites faire une analyse par un romaniste, il vous le confirmera. Dommage quand même que vous ne compreniez même pas ce que vous écrivez…

  4. * L’Amour fou : (que je ne cite pas dans ce texte) « Un apero gratuit à l?Amour Fou c?est toujours ça de pris n?est-ce pas ? »
    … en effet, mais (et ça il n’y a qu’en me lisant régulièrement que vous pouvez le deviner, donc normal que vous ne le sachiez pas) : je ne bois aucune goutte d’alcool (ni drogue, ni cigarettes, non plus d’ailleurs)… donc l’apéro qu’ils m’offriraient n’a vraiment aucune valeur à mes yeux…

    * Polygone, c’est le nom du squat… peut-être aurais-je le droit d’y dormir ? :-)

    * Aredje : je ne voyais pas de quoi il s’agissait (c’est dire) puis je me suis souvenue qu’en effet c’est le site sur lequel se trouve les informations concernant le groupe de René Binamé. Ils n’ont pas du m’offrir quelque chose que j’ai apprécié, vu que j’écris que je n’ai pas aimé et que j’attendais le DJ, ça a vraiment duré trop longtemps à mes yeux, ce concert… :(

    * Selva : c’est le nom d’un groupe qui débute (je ne sais même pas s’ils étaient payé pour jouer au Zebra), je ne sais pas non plus s’ils ont déjà sorti un album, si c’est le cas, en effet, je pourrais peut-être en recevoir… Mais je n’ai rien reçu de leur part, non.

    * Zebra : un autre bar du centre de Bruxelles. Je n’y vais pas très souvent car un peu loin de chez moi. Leurs apéros ou autre alcool ne me branchent pas, comme dit ci-dessus, non.
    Ils peuvent m’offrir du thé (j’adore leur thé glacé aux jus de fruit) ou un verre d’eau, ceci dit, mais c’est bcp de temps passé à écrire pour gagner une boisson à maximum 3? ! Je n’y gagne pas au change…

    « Personal Branding »: Bruxelles est ma passion, les gens, les lieux, les fêtes, aussi. Aucun rapport avec ma profession : je suis juriste… Mais, ceci étant élucidé, je ne vois pas en quoi cet élément-là poserait problème.

    De manière générale : sur le fait de citer des lieux de sortie : sortir… on sort quelque part… un café, un ciné, un parc, une place : il est difficile de parler d’une soirée, d’une ambiance, sans dire où c’est !

    J’espère que cela répond à votre question concernant mon intégrité quant à la rédaction de compte rendu d’une certaine vie à Bruxelles. S’agissant d’un blog (collaboratif, mais « blog » quand même), il s’agit bien sûr d’une vision d’un auteur. Un Bruxelles. Parmi des milliers d’autres.

    Et en effet, comme vous le précisez : s’il était sponsorisé, il doit être signalé comme tel.

    Je n’ai pas connaissance d’aucun article qui le soit dans ces pages. Pourtant, de nombreux textes sur ce blog parlent de lieux de commerce dans notre ville.
    (Par exemple, les catégories « Boire – Manger – Sortir », ou encore « Le café à côté de… », mais aussi d’autres textes).

    Ce serait chouette que d’autres écrivent également pour une vision du Bruxelles des enfants, d’un Bruxelles politique, d’un Bruxelles des affaires, d’un Bruxelles littéraire, d’un Bruxelles « …. » Mais en cette période de vacances, les autres rédacteurs ont un peu déserté…

    Le Bruxelles que je décide de partager ici (j’ai beaucoup d’autres activités et passions) est celui d’une femme, universitaire, issue de l’immigration maghrébine, en fin de trentaine (et donc pas vraiment ado… ! je commence le texte en écrivant « quand j’ETAIS adolescente, j’ai décidé d’écrire de cette façon car la soirée au Polygone m’a rappelée des soirées d’il y a plus de 20 ans…).

    Merci en tout cas d’avoir réagit tant sur le texte que sur le contenu, c’est toujours intéressant…

    On peut évidemment mettre en doute la démarche ou la qualité de l’écriture, pas de soucis, et c’est pour cela que je prends la peine de répondre.

    Par contre, si vous me permettez : le seul bémol sont les éléments quelque peu insultants contre ma personne aux premier & dernier paragraphes : ça ne donne pas spécialement envie de discuter plus avant.

    J’espère de tout coeur que vos prochaines réactions (s’il y en a, mais vos questions sont intéressantes, donc ce serait dommage qu’il n’y en ait plus) sortiront de l’attaque personnelle, afin de conserver un dialogue enrichissant tant pour vous, que pour moi, mais également pour toute personne qui prendrait la peine de nous lire !

  5. Merci Yami,

    Petite précision, le lieu dit le Polygone sont les anciens studio d’AB3, il ne s’agit pas d’un squat, mais d’une occupation, nouveau quartier général du mouvement des indignés bruxellois, après la destruction par la police des camps du carré de Moscou, de Flagey et de Stalingrad.

    Pour avoir une meilleure vue de ce qu’est le mouvement, voir ici:
    https://www.indignez-vous.be/

    Bisou, à bientôt

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