Doucheflux : une fausse bonne idée, pleine de bonnes intentions

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Nous voilà au début d’une nouvelle saison froide et nous serons à nouveau envahis de messages de la part des médias ou de nos contacts, nous invitant à telle ou telle action afin d’aider les sans-abris et à soutenir l’une ou l’autre initiative sociale. Mais toutes les nouvelles initiatives ne sont pas bonnes à prendre, même si elles se cachent derrière de bonnes intentions. Alors l’agacement et l’exaspération dissipés, j’aimerais vous faire part de l’histoire d’une initiative malheureuse.

Il y a déjà maintenant quelques mois que l’on entend parler, sur les réseaux sociaux et ailleurs, de ce nouveau projet d’aide aux sans-abris dénommé Doucheflux. Les initiateurs souhaitent offrir un accès payant à des douches et consignes pour nos très chers sans-abris.

Alors que j’étais à un repas avec des amis, une des convives me demande si je comptais me rendre à la manifestation du 22 septembre 2012, organisée par Doucheflux afin d'obtenir un bâtiment. C’est par un « non » direct et catégorique que j’ai répondu à cette question. Après cet échange, étant moi-même travailleur social dans le secteur depuis dix ans, j'ai décidé d'écrire cet article afin de mettre en évidence tout le tort que peut faire ce genre de dispositif qualifié, humblement, de révolutionnaire par ses fondateurs.

J’ai donc consulté attentivement leur projet détaillé de 29 pages pour en savoir un peu plus et comprendre en quoi ce projet est révolutionnaire.

Du social à l’humanitaire

Malheureusement ce projet s’inscrit parfaitement dans la droite ligne de ce qui se fait depuis 15 ans, c’est à dire mettre en place ce que l’on appelle un dispositif particulier pour sdf et qui n’offre comme finalité que l’assistanat à la vie en rue. Mais pourquoi ne rien faire quand on peut faire n’importe quoi ?

Ceci est le constat d’un travailleur social qui n’en peut plus de cette politique de prise en charge qui se contente de faire de l’humanitaire en laissant les gens à leur triste condition de vie.

C’est par une prise en charge psycho-social globale, complexe, finement pensée sur du long terme avec du personnel doté de hautes compétences que l’on redonnera une place digne dans notre société aux personnes sans-abris.

Ce diagnostic est étayé par de nombreux experts de la question beaucoup plus virulents que moi à l’égard de ce type de dispositifs tel que Patrick Declerck :

Voici un bref extrait de sa pensée : « Il ne s'agit plus de négocier un énième bricolage en demandant une extension du nombre de lits, davantage de distribution de soupe, mais de faire basculer la problématique des personnes sans-abri de la culture du don à la logique du droit. »

On pourrait aisément rajouter douches et consignes dans cette liste, voila comment on éloigne les gens de ce que l’on peut appeler le droit commun, en l’occurrence un logement et une douche. L’anthropologue Stephane Rullac a bien résumé cette ambivalence à l’égard des sans-abris avec le titre de son livre « Assister et punir« .

Absence de prise en charge globale

Le deuxième tort majeur de ce genre de dispositif, c’est qu’il fragmente la problématique « sans-abri », ce qui donne comme résultat aberrant d’avoir une asbl pour dormir, une autre pour se laver et encore une autre pour manger (cette liste est non exhaustive)….

A quand une asbl qui fournirait des cartons propres pour dormir dehors ?

Dès lors, si un sdf vivant en rue veut répondre à tous ses besoins il devra parcourir de nombreux kilomètres et ce, pendant de nombreuses heures.

Sans exagération aucune, au quotidien je vois des personnes avec les pieds lacérés par des chaussures, souvent trempées, trouées, inadaptées et ce dans une succession de journées qui se répètent le tout pour essayer de survivre à la rue.

Heureusement, il existe des associations qui lui refourniront de nouvelles chaussures de seconde main (!), un peu moins usées, mais tout aussi inadaptées, pour continuer à marcher des heures; « Prends ces chaussures et accepte ta punition de sans-abris, au revoir et bonne journée »…

Toutes ces humiliations, ajoutées à l’énergie dépensée à respecter des besoins primaires, voila ce qui explique pourquoi certains sans-abris finissent par renoncer à utiliser ces dispositifs stigmatisants qu’ils leurs sont offerts.

Voila encore comment Julien Damon nous résume cela dans son livre La question sdf : « A défaut d’une prise en charge globale de la personne on continue à fragmenter des services que l’on estime indispensables aux sans-abris multipliant d’autant des dispositifs particuliers« .

Au regard de ce qui est écrit plus haut, je ne vois pas comment parler de projet révolutionnaire si ce n’est en pensant qu’ils sont détenteurs d’une mission divine de bienfaisance, nous ramenant ainsi dans une histoire lointaine de l’assistanat aux pauvres…. Où l’enfer était pavé de bonnes intentions.

On peut donc comprendre en filigrane l’inefficacité de ce genre de dispositif sur la problématique de fond et en corollaire l’hérésie financière qui s’en suit.

660€ par mois et par sans-abris… Pas tout compris !

Alors chers amis contribuables, sachez que votre argent va de plus en plus en direction de ces dispositifs inefficaces et coûteux. Parmi eux, Doucheflux qui a besoin de 1.750.000€ pour la rénovation d’un bâtiment qui serait offert par le contribuable et encore 1.000.000 € de frais de fonctionnement annuelsâ?¦ Afin d’avoir des sans-abris propres dans nos rues.

Alors faisons nos comptes selon la page 13 du rapport de l’asbl la Strada cité par les initiateurs du projet, il y avait 329 personnes dormant dehors à Bruxelles au dernier recensement.

En considérant qu’ils feront tous usage des services de Doucheflux, ce qui est fort peu probable, on arrive à une note de 3.039 € par an et par sans abris !

Cette addition s’ajoute à ce que nous payons déjà : les 100 nuits par an (à +/- 50€  par nuit) que chaque sans abris arrivera à décrocher en centre d’hébergement d’urgence type Samu Social.

En gros, cela reviendrait à un montant d’à peu près 660€/mois par sans abris pour qu’ils puissent bénéficier d’un lit quelques mois par an et une douche quotidienne….

J’arrête les comptes ici mais vous laisse imaginer la note finale après avoir fait usage de ces multiples services d’assistanat.

Alors, comme les initiateurs du projet le font remarquer à juste titre, la Belgique est un pays riche, mais cela n’autorise pas à faire n’importe quoi avec les deniers publics.

Cet article ne dévoile qu’une infime partie des aberrations et méconnaissances du sujet, d’autres aspects tels que la faible mobilité des populations visées ou l’approche technique d’un problème éminemment psycho-social, pourraient être abordés.

Voila pourquoi le secteur social, que l’on considère trop rapidement comme la solution, a pourtant une lourde responsabilité dans cette inertie qui maintient les personnes à la rue et leur font accepter de façon violente leur statut de sans-abris.

Le sujet étant assez grave que pour être traité avec tous le sérieux qu’il mérite, j’invite donc vivement les initiateurs et toutes les autres personnes ayant d’aussi fausses bonnes idées, à réfléchir aux conséquences négatives d’un tel projet sur le public qu’ils souhaitent aider. Il est temps de revenir à des politiques sociales ambitieuses,-ce qui a toujours caractérisé notre pays- plutôt que de continuer ce glissement vers une politique humanitaire tirant le social vers le bas.

Chahr Hadji

32 COMMENTS

  1. Très juste analyse! Le problème des sans abri n’est pas une question d’addition de besoins, mais la nécessité de prendre en charge de manière globale, en ce compris les problèmes psychologiques des gens de la rue.

  2. Merci pour cet article! Au plaisir de vous lire dans d’autres publications…

  3. Bonjour,

    J’aimerais savoir, sans la mettre en doute, quelle est cette expérience du terrain que vous évoquez. Où avez-vous travaillé/travaillez-vous? Cela me paraît important, étant donné que vous vous en targuez… il faut qu’on puisse s’en faire une idée!

  4. Je laisse Chahr répondre s’il le désire, mais pour le public, je mets en copie ma réponse à cette même question posée sur Facebook, car je suis extrêmement choquée par cette demande :

    « Je ne comprends pas bien ta demande..

    Il m’est arrivé d’écrire des articles en tant que juriste sans préciser le nom de mes éventuels employeurs ; sur bxlblog, nous avons une politologue qui écrit sans préciser non plus où elle exerce ni son nom de famille, idem pour les articles économiques (qui sont même écrits sous pseudo, d’ailleurs).

    Sur Twitter, Maître Eolas est un avocat qui ne donne ni son véritable nom ni celui de ses clients…

    Leur propos sont assez bien argumentés sans que quiconque (à part peut-être ceux qui n’ont pas d’autres arguments) aient à y redire sous prétexte qu’on ne connaît pas le nom de leur employeur ! Depuis quand demande-t-on le cv de quelqu’un qui publie des articles ? Il m’est arrivé de lire les tiens, où tu précisais ton emploi et je n’ai pas cherché à connaître ton employeur.

    L’article en question reprend plusieurs sources de base et ne fait que rendre public des informations (tout aussi publiques) publiées par des spécialistes de la question.
    Une des sources (un rapport) est même partagée par ton association…. je suppose donc qu’elle ne peut être mise en doute. Il est allé jusqu’à ajouter les pages officielles/wikipedia des auteurs cités pour toute personne réellement intéressée par ces questions. (…) »

  5. Disons que c’est une question de crédibilité. A partir du moment où on se pose en « expert » de la question sous prétexte qu’on travaille dans le secteur depuis des années, on doit préciser les choses, sinon ça n’a pas beaucoup de sens.

    Maintenant, libre à l’auteur de ne pas le faire, mais alors on devra considérer que c’est une opinion comme une autre, sur une question pas assez importante pour être débattue en toute transparence.

  6. Etre propre c’est un droit et perso je vivrais à la rue je serais bien content de pouvoir prendre une douche

    Quand vous parlez d’accompagnement je trouve un peu naif de vouloir remettre à tout prix des gens dans un système que e lus souvent ils ont fuit et ne compte pas réintégrer

    Je ne vois pas en quoi vous apportez une quelquonque subversion à travers vos argumentsdans la commande sociale

    Et perso je serais à la rue ( ce qui m’est déjà arrivé ) j’ai tjrs mis une sacré bonne volonté à envoyer bouler tout ce qui pouvait s’apparenter à un reprséentatnt d’un sytème que j’estime profondément anxyogéne

    si maintenant vous voulez dire que vous voulez vraiment apprendre les rouages du système à un SDF cad comment faire de l’argent vite fait bien fait sur le dos de vos contemporains pq pas mais c ‘est pour lui trouver un article 60 svp laissez le ou il est et mettez plutot à sa disposition des endroits chauffés ou on rentre et on sort quand on veux , de la bonne bouffe et pas du jambon industriel resto du coeur , des douches et des cartes de transport en commun gratuit + des tickets pour des chaussures

    Et laissez les gens s’autonomiser par la suite comme ils le veulent

  7. Salut Löwenthal, je ne vois pas en quoi il est nécessaire de dire où l’on travaille quand on écrit un article?
    Mais si tu veux en savoir un peu plus, j’ai travaillé dans différentes asbl du secteur sans-abris et essentiellement dans des centres d’hébergement. Il n’est pas nécessaire de les citer puisque j’ai écrit ce texte à titre personnel et je ne pense pas que mon employeur actuel ait forcément envie de s’associer à ce texte, heureusement d’ailleurs, puisque c’est exactement ce qui garantit une indépendance totale de mes propos.
    C’est bien évidemment parce que je ne suis qu’un travailleur social, certe attentif et critique, que j’ai fait appel à de vrais experts de la question que je vous recommande de mettre dans votre bibliothèque
    Je t’invite donc vivement à te recentrer sur l’argumentaire de fond du texte et te prie de continuer à me lire pour en apprendre un peu plus sur moi au fil de mes articles.

  8. Löwenthal, il eut été tout aussi opportun de préciser que ton intérêt était motivé par ton rôle de rédac-chèfe du magazine. Quand à fliquer autant le faire dans les deux sens. J’ai parcouru les pdf mis en ligne et pas une ligne sur les bains et douches publiques des piscines de Bruxelles (3 ou 2,5? la visite). Pourquoi ne pas militer pour les rendre gratuites aux précaires ?

  9. Oh mais je ne m’en suis pas cachée, je fais effectivement partie du projet DoucheFLUX, je crois qu’il est inutile de le préciser, tout le monde le sait, une simple recherche google vous en informe.

    Je ne suis pas pour les douches gratuites, perso. Ceci dit, 3 ou 2,5 euros, c’est très cher. Et même si toutes les douches existantes étaient gratuites, ça n’augmenterait pas leur nombre, si? Quant à des références sur ce qui se fait déjà, on en donne régulièrement. On communique là-dessus, y compris dans notre magazine et on a une permanence avec des plans à disposition.

    Merci pour la précision, Chahr. Pour le reste, voilà, je ne pense pas qu’on va pinailler sur DoucheFLUX, puisque l’objet de ton papier est la prise en charge non-globalisée de la problématique et la démission de l’Etat. Sauf si tu insistes, mais alors j’ai mal compris. On peut discuter de tout ce qui se fait, y compris ce qui coûte à la société hic et nunc, ce qui n’est pas (encore) le cas de DoucheFLUX.

    On peut aussi se dire qu’en attendant que la prise en charge soit concertée et globale (et ce n’est pas pour demain puisque même le secteur rechigne à collaborer, comme si chacun défendait une chasse gardée) et en attendant que l’Etat fasse son boulot (et là, il est plutôt en train d’augmenter les besoins), il y a des gens à la rue. Et que ces gens manquent cruellement d’hygiène parce qu’ils n’ont pas assez d’infrastructures pour ça, ou parce qu’ils n’y ont pas accès. Les besoins sont criants de toutes parts, pas qu’en matière d’hygiène. C’est comme ça.

    Maintenant, on peut se tourner les pouces en attendant une concertation. On peut aussi se demander quelle concertation, pourquoi une concertation, est-ce que les gens à la rue ont envie d’une prise en charge globalisée etc etc. On ne peut pas partir du postulat qu’une prise en charge telle que tu l’appelles est la panacée. On doit en débattre.

    Personnellement, je fais donc ce que je peux. Et je ne peux décemment pas gueuler sur mon Etat (ce que je fais tout le temps) pour qu’il prenne ses responsabilités ET enjamber des gens à la rue sans répondre à leurs besoins dans la mesure de mes (petits) moyens en attendant que l’Etat fasse son boulot.

    Et pour vous rassurer sur mes compétences, je suis aussi assistante sociale.

  10. Je précise que cette réponse est personnelle et n’implique que moi.

  11. Oups et encore une précision : DoucheFLUX ne rénovera rien du tout avec l’argent du contribuable. Sauf celui du contribuable qui fera des dons. Et ce n’est pas non plus le contribuable qui paiera le bâtiment, soit il l’a déjà fait, puisque ce bâtiment existe déjà, soit il s’agira d’un bâtiment privé. Il est juste à l’abandon. Il ne faut pas dire n’importe quoi.

  12. Lowenthal,

    Je voudrais juste que tu prennes la peine de lire l’article plus en profondeur et avec un petit peu plus de neutralité/objectivité. En effet, je pense que tu n’as pas bien cerné le fond de l’article, tu cites dans tes commentaires des faits qui ne sont absolument pas repris dans l’article comme par exemple que l’Etat ne fait pas son boulot, ce que l’auteur de cet article veut faire passer comme message n’est vraissemblablement pas celui-là mais plutôt que votre initiative est encore une « ènième » initiative d’assistanat sans réelle accompagnement social et psychologique des personnes en grande précarité.

    Je pense que ton association prend la problématique a l’envers, avant de penser à l’hygiène des personnes, il faut un accompagnement social afin de permettre à ces personnes de se reconstruire mentalement, psychologiquement et socialement et peut être qu’après ces mêmes personnes auront l’envie de prendre soin de leur corps.

    J’ai tout de même une petite remarque par rapport à des termes que tu utilises tel « Pinailler », car pour moi 1.000.000? par an pour le fonctionnement de Doucheflux n’est certainement pas une pinaillerie.

    Pour ma part, cet article permet aux personnes comme moi qui ne sont pas travailleuse sociale de comprendre que beaucoup d’initiatives sont mises en place mais n’aident pas en profondeur la problématique des sans abris.

    Après le greenwashing, bienvenu au « Clodowashing » !!!!!

  13. L’auteur dit: « Ceci est le constat d?un travailleur social qui n?en peut plus de cette politique de prise en charge qui se contente de faire de l?humanitaire en laissant les gens à leur triste condition de vie. »

    Il faut, il faut… pour moi, ce qu’il faut, c’est aller à la rencontre de ces gens, dont on oublie un peu trop facilement qu’ils ont un cerveau et un avis à émettre. C’est ce qu’on a fait et c’est de là qu’est né le projet.

    Pour les chiffres, j’ai répondu.

  14. Au royaume des aveugles les borgnes sont rois!!!!! ou quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt.

    Oui effectivement, tu as répondu que nous n’allions pas pinailler sur doucheflux, donc sur 1.000.000 à charge du contribuable.

    Tes propose étaient: « ce n?est pas non plus le contribuable qui paiera le bâtiment,soit il l?a déjà fait, puisque ce bâtiment existe déjà, soit il s?agira d?un bâtiment privé. Il est juste à l?abandon. Il ne faut pas dire n?importe quoi. »

    Même si c’est payé par le passé cela reste le contribuable.

  15. Mais ok, laissons pourrir les bâtiments. Les contribuables les ont déjà payés, autant que ça soit pour rien :))

  16. bravo chahr !!
    Super analyse !
    J espère que tu vas bien !!

    A bientot !

    Quentin (Dardenne)

  17. Yo Chahr,
    Super que tu partages enfin tes idées,qui sont très enrichissantes .Continue de nourrir nos esprits,c’est très intéressant de te lire.

    Merci et a la revoi’ure

    Fleur

  18. Hello Chahr,

    Juste un rectificatif important à faire : une nuit en centre d’hébergement d’urgence type Samusocial coûte en moyenne +- 26?/personne et non 50?.

    Merci pour le débat. Ceci étant, et à titre tout à fait personnel qui n’engage que moi, il est difficile voire impossible de ne pas être d’accord avec ton discours. Bien entendu qu’il faut autant que possible éviter la fragmentation de l’offre de services et privilégier une prise en charge globale et individualisée.
    La question est maintenant de savoir où trouver les budgets – qui doivent être décuplés pour offrir un accompagnement réel sur la durée, personnalisé et « non stigmatisant » pour chaque individu sans-abri. Si les budgets et la volonté politique sont là, beaucoup de choses sont possibles. En attendant, on pourra toujours houspiller ces assocs qui n’ont que des chaussures de seconde main à offrir.

    à bientôt,

    Christophe (Thielens)

  19. Et dans bien des abris, les usagers doivent payer leur « séjour ». Parfois, toutes leurs allocations y passent, ce qui pour certains est très problématique… donc voilà, la panacée effectivement n’existe pas.

  20. Je rebondis à la suite du message de Christophe :-)

    Je crois que, justement, il y a des budgets mais que ce budget est fragmenté entre différentes associations…. J’ai l’impression (je ne suis pas experte donc je dis sans doute un paquet de conneries, que personne n’hésite à me corriger !), que si au lieu de donner des subsides à telle ET à telle ET à telle association qui ont chacune des frais de fonctionnement de base (loyers, chauffage des locaux, charges sociales) on rassemblait les services offerts dans un seul endroit : cela ferait à la fois moins de kilomètres à parcourir afin bénéficier de toute cette offre (pour celui qui en a besoin) et une meilleure offre, sans devoir le renvoyer ailleurs pour la suite…
    Disons que c’est une vision pragmatique, mais je pense qu’il est temps d’avoir ce type de vision. Qui non seulement ne coûte pas plus chère, mais … « pire » serait en fait moins cher ! Et plus efficace…

    Petit P.S à « Lowenthal » qui indique qu’ « une simple recherche sur Google » aurait donné l’information.

    1. A lire cela, cela me donne l’impression que hors de Google pas de salut… Une personne non référencée, serait « personne » et n’aurait pas droit au chapitre ?
    Et une personne référencée peut se permettre de ne pas se « plier » aux usages de base, à savoir ici se présenter un minimum quand on pose une question demandant à l’autre de le faire ?

    2. J’ai fait la recherche, par curiosité suite à la phrase : je tombe sur plusieurs personnes.
    En tout premier lieu un certain Johann ayant vécu et mort au 19ème siècle. En second un Léo, sociologue, déjà mort lui aussi. En troisième un Xavier dont on me dit qu’il est actif dans la bande dessinée, en quatrième une Anne dont on me donne simplement la dernière entrée sur son blog, en cinquième un Alan, qui semble être sénateur en Californie en sixième un Serge, médecin généraliste, etc, etc, etc… (voir mon screen shot : http://ScrnSht.com/amgfoq)

    Bref, faut disposer d’un égo important pour croire que Google ne parlera que d’un seul et unique Löwenthal… quand il y en a autant et quand je doute que ce soit le plus important d’entre eux qui réagisse ici.

  21. Yelyam, je pense que je vais en rester là, parce que bon, ces attaques sont un tout petit peu affligeantes et nous éloignent du débat :-) Merci pour toutes ces recherches, nous n’avons visiblement pas le même google, mais ce n’est pas bien grave n’est-ce pas? ;)

  22. Il est quand même temps de découvrir la vérité concernant les recherches sur Google qui ne sont plus standards mais tiennent compte du profil de la personne (même hors connexion). Cela a été annoncé officiellement par Google en Janvier 2012 (http://googleblog.blogspot.be/2012/01/search-plus-your-world.html)

    Ce n’est donc pas une attaque que de répondre à quelqu’un qu’un arguement comme « une simple recherche sur Google permet de »… n’est absolument pas pertinent.

    CQFD.

    En parlant d’attaques affligeantes, merci d’aller nettoyer chez vous : il me semble que sur la page FB de DoucheFlux, c’est tombé bien bas… j’y ai vu une insulte à l’auteur de cet article : « il est con ce mec » et un jugement de valeur de sa personne : « il est hypernormatif » (ce dernier commentaire écrit par une personne dont le nom est « Lowenthal »).

  23. Changeons un peu DouchesFlux qui n’est qu’une idée/volonté d’artistes de faire quelque chose (plus ou moins bien venue) par le nom d’une (très) grosse asbl bruxelloise nommé dans le texte ci-dessus.

    Personne ne connaît précisément l’efficience des services de ce secteur (des chiffres ! des faits ! qui sont têtus on le sait)

    Ces discussions ne semblent pas avoir énormément de portée à partir du moment où l’on se cantonne à un discours et une critique bruxello-bruxelloise !

    Néanmoins, à l’aune de ce que l’on peut voir en terme de dépense/qualité de service/d’accompagnement, etc. je me demande tout de même si cette initiative n’émanant pas de professionnels n’est tout de même pas louable et bonne à prendre, ne serait-ce que pour secouer un peu ce secteur totalement peureux et sclérosé.

  24. Yelyam, sincèrement, il faut arrêter là. Je viens d’aller vérifier et j’invite qui veut vraiment rentrer dans ce petit débat affligeant (je confirme) à le faire par lui-même. Il n’y a pas un « Lowenthal » qui ait traité quiconque de con ni ici, ni sur la page que tu cites.

    Raymond, il y a un seul artiste dans l’asbl DF ;)

    Bref, parlons de ce qui occupe l’auteur de ce blog. Ou pas, mais alors sans moi.

  25. Quant à hypernormatif, oui, mon frère le dit. Il ne fait pas partie de l’asbl, bien qu’il la soutienne. Et il explique pourquoi. C’est peut-être par là qu’on peut aborder un débat un peu intelligent sur le sujet, qui est tout de même un peu plus grave que ce qui occupe certains?

  26. Constat de rédacteur-chef : je verrais bien une interview croisée dans Alter Echos sur ce sujet. Il y a une veille confrontation entre partisans des projets sociaux purs et partisans des projets socio-artistiques. Bien menés, ils peuvent s’appuyer l’un l’autre. Je trouve intéressant aussi qu’un travailleur social chiffre un projet, d’autant que le discours dominant dans le secteur est que le travail social est non chiffrable (par opposition à ceux qui affirment que le social n’est pas rentable).

  27. Effectivement, c’est une idée qui fait énormément débat. C’est comique car je partage tout à fait les frustrations de l’auteur de l’article, mais c’est justement pour cela que je trouve le projet doucheflux assez porteur par rapport à ce qui se fait habituellement. Il faut presque connaître les porteurs du projet, leur logique et leur expérience pour le comprendre dans toute sa complexité et voir qu’il apporte une réponse différente à la problématique soulevée dans l’article. (sans pour autant dire qu’il résoudra tous les problèmes bien sûr)
    Que peut-on faire selon vous pour trouver une autre réponse à la misère que l’éternelle projection de nos cadres mentaux sur les personnes précarisées?

  28. Il semble que les professionnels de la pauvreté, penseurs et acteurs de terrain, ( vivant largement de subsides publics) n’aime pas voir leur part de marché grignotée par des citoyens bénévoles.

  29. Je précise juste que doucheflux n’est pas un projet socio-artistique .

  30. Je fais partie des personnes qui soutiennent le projet doucheflux et cherchent à le faire évoluer. J’invite l’auteur de l’article à prendre contact avec l’initiateur (qui fera suivre à l’équipe) pour une discussion ouverte. Il est manifeste que les ambitions convergent même si les voies choisies et les formes d’expression se distinguent. Une rencontre pourrait être très féconde…
    A bientôt j’espère.

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