« Just Married, une histoire du mariage », Musée du costume et de la dentelle

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J’attends toujours avec impatience les différentes expositions temporaires du Musée du costume et de la dentelle (rue de la Violette 12 à 1000 Bruxelles) et avec « Just Married, une histoire du mariage« , je n’ai pas été déçue.

Le thème du mariage, et plus particulièrement dans les habitudes vestimentaires des mariées, n’est pourtant pas une de mes marottes car observer des robes blanches surchargées m’émeut rarement. Et toute la symbolique autour de la virginité et de la pureté sexuelle symbolisées par le blanc ou encore une couronne de fleurs d’oranger a le don de susciter en moi quelques envies de rébellion.

C’est pour cette raison que le préambule de l’exposition m’a tout de suite séduite : « Somptueuse ou simple, la robe de mariée fascine car elle porte en elle toute l’émotion d’un rite de passage. (…) Faites à la fois de filiations et de ruptures, son histoire croise celle du couple, de la famille et des mentalités. »

Ce n’est pas pour rien si les défilés Haute couture se terminent souvent en apothéose sur la robe de mariée. Et dans l’exposition, nous en trouvons deux exemplaires.

La première est de Yves Saint-Laurent qui nous marque par son côté baroque et l’inspiration russe des manches. La seconde, de Jean-Paul Gaultier, toute en plumes ne semble pas avoir été créée pour être portée.

Ce qui frappe ensuite sont les différentes silhouettes imposées aux femmes souvent à coup de corset. La taille de guêpe est à nous faire pâlir de peur et de compassion pour nos aïeules qui n’ont pas dû s’amuser tous les jours dans leurs tenues du début du XXième siècle:

Nous avons dû attendre les années 20 pour avoir des lignes droites non-entravées tout aussi féminines avec la dentelle métallisée mais qui disparaît déjà dans les années 30 et le New Look de Dior.

Ce n’est que dans les années 70, que nous retrouverons une ligne apurée et droite :

Il faut attendre l’époque contemporaine pour découvrir des robes qui remettent en question des dogmes vieux de plusieurs siècles sur les le corps de femmes et leur conditions de femme.

Tout d’abord, la robe qui sublime le corps d’une femme enceinte: la virginité n’est plus un must considéré indispensable et l’enfant à naître devient un aboutissement naturel d’une union.

Et enfin, Anne Demeulemeester qui n’hésite pas à proposer une tenue de mariée sans robe et avec un pantalon. Large et fluide le pantalon, mais un pantalon tout de même !

Vous l’aurez compris, cette exposition a été pour moi un dialogue avec toutes ces femmes qui ont rêvé, d’autres qui ont souffert dès le jour de leur mariage dans l’intimité de leur sexualité. Un must pour tous ceux qui s’intéressent à la conditions des femmes et aux vêtements. A voir jusqu’au 16 avril 2017.

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Je suis assez âgée pour avoir connu l'époque sans GSM et sans Internet. Juste que maintenant je ne peux pas me passer ni de l'un ni de l'autre. Je n'ai pas toujours vécu à Bruxelles mais c'est dans cette ville que mes parents qui viennent d'endroits fort éloignés sur le globe ont choisi un jour de s'installer. Ils n'y sont plus mais moi j'y suis restée.

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