Dix lieux où flâner à Bruxelles

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Si, pour vous aussi, Bruxelles n’est pas juste une ville à vivre à 100 à l’heure mais un lieu où l’on peut prendre le temps de se ressourcer, cet article est pour vous ! La rédaction de Bxl.Blog vous propose ses 10 coups de coeur des lieux « hors des sentiers battus » où l’on peut prendre le temps de rêvasser ou de profiter du silence citadin (celui où l’on entend encore, au fond, la ville qui s’excite avec ce petit sentiment rassurant de la savoir toujours là, à portée de main).

1. La cafétéria de la Bibliothèque Royale

IMG_9112Nichée au 5e étage de cette institution bruxelloise au Mont des Arts, elle a pu au fil des décennies rester discrète. Le lieu n’en est que plus intéressant ! Principalement visitée par les membres du personnel (qui ont d’ailleurs droit à leur tarif préférentiel) et visiteurs de la Bibliothèque (étudiants, enseignants, chercheurs…), on y côtoie aussi quelques « fans » absolus qui y ont pris leurs habitudes. Le lieu ne manque pas de charme avec son mobilier des années 50, sa gigantesque terrasse et, bien entendu, un must : une des plus belles vue sur la capitale au travers une large galerie vitrée. Petite astuce : essayez les toilettes, vous vous y laverez les mains en ayant l’impression que Bruxelles vous appartient (il est même possible d’ouvrir la fenêtre si vous souhaitez immortaliser votre moment en évitant les reflets). Il va de soi que les prix y sont démocratiques et la carte des plus classiques mais un simple café ou un soupe aux boulettes sont largement suffisant pour vous apporter le réconfort nécessaire.

Enfin, osez l’aventure au delà de la terrasse à front de cafétéria : sur la gauche, il est possible de pousser la balade plus loin et découvrir le « potager sur la KBR » . Géré par des bénévoles, il propose à la belle saison des paniers bio à l’achat. Pourquoi ne pas profiter de la flânerie pour donner un petit coup de main ? Vous ne repartirez certainement pas les mains vides…

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2. La vallée de la Pede

La vallée de la Pede a été saccagée dans les sixties en aval du ring, tours, bureaux, étangs bétonnés…, en amont c’est un joyaux méconnu de la Capitale. Une ballade décrite dans un topoguide (http://bitly.com/topo-anderlecht) permet 2h30 de promenade, la possibilité de voir un vallon et un plateau brabançon en lisière de ville, des oiseaux, des batraciens à la belle saison, une roselière et un moulin.

Luizenmolen © Julien Bosseler
Luizenmolen © Julien Bosseler

 

Le topoguide date un peu, on accède à la promenade via le tram 81 (le 46 ne passe plus par là), le reste du descriptif est toujours valide. En cours de route (quasi mi-chemin) on peut faire une halte au Notelaar ou In den Appelboom. Restaurant-brasseries qui servent des bières du cru et des plats locaux. Lors des belles journées, on mange à l’extérieur et les enfants jouent sur les plaines. On peut dévier un peu de l’itinéraire pour aller à gauche de l’Appelboom jeter un oeil au moulin de Neerpede, le Luizenmolen. Celui-ci accueille les visiteurs le 2e et 4e dimanche du mois. On y moud le grain et la mécanique est fonctionnelle.

Une promenade extra-urbaine, dans le Pajottenland, à un jet de tram du bruit et de la fureur.

3. La ferme du parc Maximilien

Qu’est-ce qui incarne plus une parenthèse campagnarde dans l’agitation urbaine que des caquètements de poules, des bêlements de moutons, et la vue d’un âne? Si croiser une poule en sortant du métro peut sembler tout à fait incongru, cette scène bruxelloise existe pourtant bel et bien, sur la petite ceinture même, à Yzer. En sortant du métro, vous pourrez apercevoir derrière des grillages arborés la petite tête d’un bouc ou d’un lapin égaré. Bienvenue à la ferme du parc Maximilien, nichée sous un grand HLM!

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Passée l’entrée colorée, vous mettrez les pieds dans un espace voué depuis toujours aux extravagances les plus folles: successivement gare puis héliport, ce lieu devenu ferme urbaine en 1989 était une idée des plus avant-gardistes à l’époque, avec ses vergers, potagers, station d’épuration, mare et potager! L’objectif des quelques utopistes à la barre ? Sensibiliser à la biodiversité et à l’environnement les gens du quartier. Pari réussi! Aujourd’hui vous pouvez flâner en suivant le chemin qui longe le grillage extérieur, pour traverser les prairies, contourner un rucher, observer des dindons et paons flamboyants. Très vite les coups de klaxon se mêlent aux bruits animaliers, les odeurs de la vie agricole se substituent à celles des pots d’échappement, et perdus dans vos rêveries, vous pourriez oublier que vous êtes à quelques pas du canal… Idéal quand le besoin de se reconnecter à la nature devient pressant!

4. Les Jardins du Fleuriste au Stuyvenberg

Jardin du Fleuriste 2Bassins entourés de roseaux protecteurs, balcon avec vue sur le bas de Laeken et Bruxelles, bancs design, sous-bois ombragés… Les Jardins du Fleuriste offrent de nombreux coins où avoir envie de se poser avec un livre, ou juste de regarder le monde évoluer autour de soi.

Ces jardins ont été construits à la demande de Léopold II qui avait racheté des terrains et souhaitait leur attribuer différentes fonctions. C’est ainsi que sont nés différents parcs : le parc Sobieski (le fruitier royal), le Jardin Colonial (où faire pousser les plantes exotiques ramenées du Congo) et un troisième espace où cultiver des fleurs pour décorer les demeures royales. A la demande du Roi est aussi aménagé là un parc d’agrément. Les Jardins du Fleuriste sont nés.

Aujourd’hui, les serres sont toujours visibles en contrebas, même si elles sont malheureusement en mauvais état et interdites au public. Le reste des Jardins propose cependant tant de choses à voir et vivre que cela suffit à y passer de doux moments. Se poser au bord d’un bassin et regarder le vent faire bouger les roseaux, faire le tour des arbres fruitiers en palissade et découvrir des espèces inconnues, errer doucement au milieu des parterres pour en admirer les couleurs et les formes… Facilement accessibles en métro et radicalement différents des parcs habituels, les Jardins du Fleuriste seront une belle destination pour vos promenades printanières…DSC_0004

5. La Ferme Nos Pilifs à Neder-Over-Heembeek

Nos Pilifs pre?sentationPasser quelque heures à la Ferme Nos Pilifs au nord de Bruxelles, c?est entrer dans un monde à part, un « jardin » de 5 hectares en ville.

Ce lieu créé en 1984 est à la fois une entreprise d?économie sociale, un estaminet, un lieu de promenade et de découverte des animaux, une jardinerie, une épicerie-boulangerie qui livre aussi des paniers bio, et j?en passe. Et tout cela donne de l?emploi à 170 personnes, dont 140 sont porteuses d?un handicap. Et ce n?est pas tout, les bâtiments respectent les principes de la construction durable : matériaux, énergie renouvelable, épuration par lagunage, etc.

Rien n?est laissé au hasard dans ce lieu très familial, le durable est dans tous les coins. Passer une après-midi à Nos Pilifs, c?est du pur bonheur ! Il y en a pour tous les âges.

L?adresse ? 347 Trasserweg à 1120 Bruxelles. Et avant d?y aller, un site web : http://www.fermenospilifs.be/


Nos Pilifs Visiteurs

6. Le Scheutbos

DSC_0026Situé sur Molenbeek, tout contre Anderlecht et Berchem-Sainte-Agathe, le parc du Scheutbos s’étend sur un large territoire reliant la ville à des petits bouts de campagne, faisant le lien entre Bruxelles et sa périphérie. Le site propose deux parcs côte à côté. Celui situé proche de la ville, limité par le Boulevard Maechtens propose des espaces de jeux, de grandes pelouses et des plantations. Des chemins sinuent et nous proposent de longer les espaces boisés ou marécageux.

De l’autre côté du parc, en montant vers les crêtes de Molenbeek, se trouve une partie plus sauvage. Là, aucune intervention humaine, si ce n’est le fait de garder les chemins accessibles. Les parties boisées et les pâturages sont laissés à leur vie naturelle. Une faune et une flore incroyables se développent ainsi de ce côté du parc : papillons, oiseaux, poules d’eau, plantes à fleurs… et les fameux iris bruxellois. Les prairies, quant à elles, nous permettent de croiser chevaux et vaches qui paissent tranquillement. DSC_0002Le Scheutbos vaut le déplacement à toutes les saisons. Au printemps, tout renait, les arbres sont encore nus et on voit ainsi au loin les contours du Palais de Justice, de la tour du Midi ou, beaucoup plus proche, d’Erasme. En été, les parties ombragées sont parfaites pour s’installer pour lire ou laisser la faune s’habituer à votre présence. Et fin août, les gourmands sont aux anges : les nombreuses ronces vous offrent quantité de mûres. En hiver, les prairies recouvertes d’une fine particule de gel ont comme un quelque chose de poétique. Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à y aller : le Scheutbos, c’est la campagne qui s’incruste en ville.

7. Cimetière du Dieweg

Pour les âmes sombres, les goths, ou les amateurs de bédés, de bondieuseries ou d’architecture funéraire, le cimetière du Dieweg est un paradis.

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Désaffecté depuis 1958, la nature y a repris ses droits sur les carrés de concessions à perpétuité. Une douce ironie saisi le contempteur des vanités humaines, face à ces monuments grandiloquents ruinés par le temps et la vivacité végétale. On accède au cimetière de 8:30 à 16h. Une visite matinale permet d’écouter les oiseaux piailler, de jouer d’ombre et de lumière rasante, de passer devant la tombe d’Hergé qui attend là sa Fanny depuis 30 ans, autre ironie.

Pour s’y rendre on prend le 97 ou le 92, c’est au coin de la rue du Repos et du Dieweg.

8. La vallée de la Woluwe et les étangs Mellaert

C?est pour relier le Cinquantenaire au Domaine Royal de Tervuren, lieux destinés à accueillir l?exposition universelle, que l?avenue de Tervuren et ses parcs ont été construits en 1897. En échange de leur propriété située à l?emplacement actuel du Parc de Woluwé, les époux Mellaert vont recevoir un terrain avec deux étangs, bien connus aujourd’hui.

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C’est à un architecte français, Emile Lainé, que sera confié la mission de transformer ces terres agricoles, zones humides et bois, en un espace vallonné à l?anglaise. Aujourd?hui, vous pourrez apprécier les alcôves créées autour de 4 étangs artificiels, la mosaïque de pelouses et de prairies humides, à pied ou en barque! Pour les amateurs de nature et botanique, sachez que le parc est clairsemé d’arbres exceptionnels dont 7 ont reçu le titre de ?champions de Belgique? pour leur rareté ou leur taille (parmi lesquels un érable rouge, un chêne bicolore et un séquoia géant).

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Du haut du parc, vous pourrez rejoindre un chemin bien connu des piétons, cyclistes et oiseaux migrateurs: l’ancienne ligne du chemin de fer Bruxelles-Tervueren. Ce petit tronçon de 3km de la promenade verte de Bruxelles (boucle de 63km) se transforme à 5 reprises en passerelles, pour une vue en hauteur sur la Vallée de la Woluwe. Longue de 21km, cette rivière prend sa source dans la forêt de Soignes et s?écoule jusque Vilvoorde, où elle se jette dans la Senne, après avoir traversé la partie verte de l?est de Bruxelles.

Ouvrez bien les yeux, une grande partie de ce cours d?eau est à ciel ouvert!

9. L’ancien Bassin au Foin

IMG_20150327_211721Le Bassin au Foin est un lieu un peu surprenant, caché derrière le KVS, bordé par le Quai au Foin et le Quai aux Pierres de Taille. On dirait un passage un peu tampon entre la rue de Flandre et son trafic d?un côté et, de l?autre, le Quai du Commerce qui mène au Quartier Dansaert. Et pourtant, les bateaux s?y arrêtaient encore au tout début du XXè siècle, à l?arrière du Théâtre flamand.

Aujourd?hui, le bassin asséché est devenu un espace vert, dont les bancs accueillent les piques-niques dès que pointe le soleil. Il présente en enfilade un terrain de basket, une plaine de jeux pour les petits et la bétonneuse de Wim Delvoye ! Cette sculpture d?acier découpée au laser de 8,6 mètres de long est inspirée des silhouettes gothiques des cathédrales de Chartres et de Rouen, et inspire à son tour les promeneurs et les employés des bureaux alentours en quête d?un peu de calme et de lumière.IMG_20150327_211742

10. Bruxelles Ses Orgues

Notre Dame du FInistèrePasser la porte d’une église pour y écouter de l’orgue. Flâner dans sa tête, rêveries en musique à Bruxelles. Une association promeut les concerts d’orgue, dont certains gratuits et récurrents. Notre-Dame du Finistère tous les lundis midi, Eglise des Dominicains tous les dimanches soir. Deux occasions d’un moment suspendu. Le premier pour s’extraire de la foule de la rue Neuve, Notre-Dame du Finistère marquant quasi le milieu de l’artère face à l’INNO, le second pour poser son week-end le dimanche vers 18h à proximité du Parc du Cinquantenaire. Une ballade avant ou après pour chiller encore un peu, au bout des 30 minutes de musique, une messe est servie en anglais, on y chante, si ça vous dit.

Sur le web les programmes et annonces : Lundi d’orgue (Rue Neuve) et Méditations d’orgue et  l’inventaire des orgues de la Capitale

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