Bruxelles et le vélo : chronique d’un amour vache

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Mon mode de déplacement préféré en ville, c’est le vélo. J’aime ça. J’aime prendre l’air, être vite où je dois être, découvrir tout un tas d’endroit où je ne passerais ni à pied ni en transports en commun. J’avoue souvent jubiler en remontant les files de voitures à l’arrêt. Le vélo, pour moi, c’est le moyen de transport idéal à Bruxelles.

Je ne suis pour autant pas une cycliste bisounours. Rouler en deux roues à Bruxelles, ce n’est pas toujours une sinécure, c’est même parfois plutôt râlant…
Vous avez peut-être vu passer cette vidéo intitulée « Brussels Bike Jungle – The impact of infrastructure » qui a fait le tour de la toile il y a quelques temps.

Voir ce gars à vélo aller de chute en chute, se heurtant à de nombreux éléments de mobilier urbain (quand ce ne sont pas des déchets) trainant au milieu des pistes cyclables est drôle. Mais cette caricature dépeint une situation plutôt triste et vécue au quotidien par les inconditionnel-le-s du vélo : Bruxelles n’aime pas vraiment ses cyclistes. Trois exemples issus juste de mes parcours réguliers :

  • la piste cyclable du Boulevard du Jardin Botanique se termine au carrefour avec la rue Royale par… une bordure et des passages piétons. Donc ou je risque d’abîmer mes roues, ou je commets une infraction, ou je perds le temps que le vélo me fait gagner en posant pied à terre;
  • l’itinéraire cyclable régional 11 Porte de Namur – Zellik – Asse (pourtant indiqué partout comme « terminé et balis?) vous propose, juste après avoir passé le canal vers le centre ville, un passage par les pires pavés de Bruxelles ;
  • le long de Chaussée de Gand (et de la rue Verhaegen comme montré dans la vidéo), les vélos doivent quitter la chaussée à l’approche des arrêts de tram, monter sur le trottoir et redescendre plus loin. Cela cause régulièrement des rencontres dangereuses avec les piétons particulièrement nombreux à ces endroits et qui, tout naturellement, ne s’attendent pas à rencontrer un vélo. Et pour les cyclistes, ça se corse encore quand ils reviennent dans la circulation, au milieu des automobilistes qui ont déjà oublié leur présence…

Depuis peu, tout le monde se réjouit de l’augmentation du nombre de cyclistes à Bruxelles (+28.2% en 2014 par rapport à 2013). Les cyclistes en premier. Mais il va falloir un peu plus que les effets d’annonce de notre ministre Pascal Smet (par ailleurs aussitôt critiqués par son prédécesseur) pour les rassurer sur le fait leur ville va enfin faire attention à eux pour autant. Nous voulons certes des pistes cyclables supplémentaires, mais nous les voulons libres de tout danger et de toute voiture stationnée. Sans quoi nous offrir des villo électriques ne nous permettra pas de rouler plus en sécurité…

En attendant que nos pistes cyclables soient dégagées et les ICR balisés, nous pouvons toujours nous féliciter du reste et par exemple du fait de voir fleurir, de manière inégale certes, mais donnons-nous un peu de temps, les panneaux B22 et B23 autrement appelés « tourne-à-droite ». Je ne sais pas vous, mais moi, à chaque fois que j’en croise un, ça me met de sacrément bonne humeur !

 

Pssst… En passant, c’est bientôt la Bike Experience. N’oubliez pas de vous inscrire comme coach ou biker!

Disclaimer : j’ai milité pendant deux ans au sein du GRACQ – Les Cyclistes Quotidiens.

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Sommelière en bière, cycliste et féministe. Souvent le tout en même temps. Parfois noyant la frustration de l'un dans l'autre...

2 COMMENTS

  1. Les cyclistes, ces braves gens qui confondent trottoir et piste cyclable et qui empoisonnent la vie des pauvres piétons. Mais de ces désagréments, les enfants de Pascal et Evelynne n’en ont cure, seul importe leur nombril adoré. Ne les critiquons pas, ils sont la mobilité douce et ils sont les seuls capables de sauver le monde et le climat. Cordialement.

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