Philippe Close remplace Yvan Mayeur à la tête d'Iris

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La structure faîtière des hôpitaux publics bruxellois change de patron. Yvan Mayeur cède sa place après un mandat chahuté. L'opposition ne lui a pas fait de cadeau.

Sans surprise aucune, Philippe Close (PS) a été désigné le 23 avril au poste de président d'Iris, la structure faîtière des hôpitaux publics bruxellois. L'échevin du Tourisme de la Ville de Bruxelles remplace un compagnon de longue date, à savoir Yvan Mayeur (PS), président du CPAS de la Ville de Bruxelles et aussi député fédéral.

Cette succession ne s'est pas faite dans la plus grande clarté : le nom de Faouzia Hariche (PS) avait dans un premier temps été cité puis celui de Laurette Onkelinx (PS), au moment où le PS était virtuellement dans l'oppositionâ?¦ Finalement, c'est à l'homme fort, Philippe Close ' il a été le chef de cabinet du bourgmestre Freddy Thielemans (PS) lors de la précédente législature et l'on murmure qu'il continue à gérer les affaires de la Ville ' qu'on donne les rennes du bateau hospitalier.

    Réduire le déficit de 10 millions d'euros

« Le défi est de taille, commente-t-il. Iris, c'est 2?250 lits, 500?000 admissions annuelles et 1 million de consultations par an. Le chiffre d'affaires est en augmentation constante ' on est passé de 520 à 640 millions d'euros en trois ans. Nos hôpitaux sont à la pointe de la médecine sociale. La population nous fait confiance. » Mais pour autant, le nouveau président d'Iris ne tombe pas dans l'angélisme. « Nul ne l'ignore, Iris perd de l'argent chaque année. Pour 2006, le déficit était de 23 millions d'euros. Il devrait être de 21 millions pour 2007. Nous le connaîtrons bientôt. Mais à l'horizon 2012, il devra être diminué de 10 millions d'euros. »

Concernant le déficit, Philippe Close justifie une partie de celui-ci. « C'est une question de choix politiques. Le bilinguisme, par exemple, coûte 4,5 millions d'euros par an à Iris. Et évidemment, la sécurité sociale ne les rembourse pas. Iris est un réseau multisites, avec des hôpitaux dans diverses communes. C'est de la proximité. C'est très bien. Mais cela a un coût. Il faut bien le comprendre. Et on ne peut assimiler cela à de la mauvaise gestion. Ã?videmment, je ne dis pas que tout est parfait au niveau budgétaire, il faut encore plus de rationalisation au niveau de la gestion du réseau et rendre les hôpitaux plus performants. »

    Une structure dégraissée ?

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Dans cette optique, on l'interroge sur Iris même, que certains taxent d'inefficacité, il répond sans ambages que « Iris pourrait être dégraissée ». « Il faut viser l'efficacité. Pour cela, je pense qu'à l'avenir, il faudra plus s'appuyer sur les gestionnaires locaux. La structure d'Iris est peut-être trop éloignée de la réalité des hôpitaux. Mais ce sont des choses dont nous devrons discuter avec nos actionnaires ' la Région bruxelloise et les communes. »

Philippe Close compte donc amener des propositions sur la table mais il ne faut pas pour autant s'attendre à des idées révolutionnaires et pour cause : pour lui, les pistes et projets lancés par son prédécesseur sont les bons. « Yvan Mayeur a imprimé une vision pour Iris pour les dix prochaines années. Il l'a peut-être fait un peu trop tôt. Mais il avait raison. »

Rendez-vous dans quelques mois pour un premier bilan de l'ère Close à la tête d'Iris.

Tous les articles de ce dossier réalisé par Mateusz Kukulka :

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4 COMMENTS

  1. Je me demande si, un jour, quelqu’un dans ce pays pourrait avoir l’idée, qui me paraît assez simple à première vue, de nommer un spécialiste en gestion hospitalière pour assumer une compétence de gestion d’hôpitaux.

  2. C’est du poste d’administrateur-délégué dont tu parles. Cela fait longtemps qu’il n’y en a pas. C’est un des gros reproches qui ont été faits à Yvan Mayeur. Il devrait y en avoir un en septembre ou en octobre.

  3. « qu?on donne les rennes du bateau hospitalier »

    Un Père Noêl, quoi.
    On ne change pas une équipe qui perd

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