Bruxelles, l’enfant mal-aimé

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La semaine dernière j’ai assisté à une conférence bien intéressante: « Bruxelles, l’enfant mal-aim? organisée par le CDH d’Etterbeek – donnant la parole à un politicien libéral (je précise que je n’ai aucune allégiance politique, mais notez l’orange-bleue).

Intéressante, parce que bien dans le thème du moment: Bruxelles comme l’enfant d’un divorce. Rudy Aernoudt est un flamand qui a travaillé entre autres dans un ministère francophone, et qui a écrit des livres en faveur d’une Belgique unie.

En bon libéral, il pose ses arguments surtout du côté économique. Tout d’abord, il a attaqué les idées recues qu’ont les gens sur les régions réspectives.

Les wallons n’ont pas moins envie de travailler que les flamand. Il y a un transfert de fonds pour l’instant de la flandre vers les autres régions, mais si le travail était imposé dans le lieu de travail et non le lieu de domicile (comme serait le cas si les régions se séparaient), Bruxelles aurait un budget de 7 milliards, au lieu de requérir un transfert de 1.7 milliards.

Cependant, Bruxelles, et la Belgique, ont de vrais problèmes: le chômage (19% à Bruxelles), le vieillissement de la population. Chiffre choquant: 27% (plus d’un quart) de la population à Bruxelles vit en-dessous du seuil de pauvreté.

L’administration serait relativement inéfficace, et nous sommes considérés par certains comme une des nations les moins compétitives du marché développé. Le côté libéral d’Aernoudt est encore ressorti dans la critique de notre système fiscal (petites piques sur la sécurité sociale), ainsi que du fait que nous n’encourageons pas assez l’entreprenariat.

Bruxelles a pourtant de vrais atouts: Brand Channel aurait évalué la marque ‘Bruxelles’ à une valeur de 540 milliards de $, ‘Belgique’ vaut 450 milliards … et ‘Flanders’ et ‘Wallonie’ ne valent rien du tout.

Bruxelles est multiculturelle et est effectivement la capitale européenne. Elle est notre marque face à la communauté internationale. Aernoudt trouve d’ailleurs bizarre que les discussions à Val-Duchesse ne commencent pas par la question de Bruxelles, vu qu’elle est inconciliable avec une séparation.

Rudy Aernoudt pense que si nous pouvons donc réorganiser notre système fédéral d’une façon rationelle (par exemple législation en matière d’aviation au niveau fédéral, et l’emploi au niveau local), et exploiter nos atouts, la Belgique a encore des beaux jours devant elle.

En prime, une bonne petite émission de 10 minutes: la discussion de notre politique sur France Culture.

8 COMMENTS

  1. Je reviens de vacances dans le Sud français (Avignon, Aix en Provence etc) et en me balladant dans le centre de Bruxelles ce dimanche, j’ai été une fois de plus frappé par son aspect misérable, décrépit, malgré son statut de centre touristique.

    Oui, Bruxelles sent de plus en plus la pauvreté.

    Normal, tous les gens de ma génération ont fui le centre pour la grande banlieu verte. Ne restent que les idéalistes de la vie urbaine, et une grande majorité de gens qui y vivent parce qu’ils n’ont pas le choix, d’où un manque total de respect et d’affection pour leur lieu de vie – y’a qu’à voir les immondices qui s’accumulent et les tags qui fleurissent.

  2. mais justement: tous les SDF et alcoolos du centre réunis ne font pas (à mon sens) un quart de la population.
    Il y a donc encore beaucoup plus de gens qui n’arrivent pas à joindre les bouts qu’on ne soupconne à première vue. Je vis dans un quartier ou on tend à oublier ce genre de choses …

  3. La pauvreté n’est pas uniquement lié aux sdf (il y a des alcoolos qui «  »vivent » » très bien).

    Pour avoir touché au milieu social en travaillant dans un centre d’acceuil et vivant dans le centre ville (par choix) je peux dire que oui, ce nombre de 27% est probablement très réaliste.

    Quand un logement coûte près de 500? pour une pièce (+-25m²) et qu’au chômage tu touches 650?/mois, il ne te reste pas grand chose pour manger et même chercher un emploi, car chercher un emploi coûte.
    Nombres de personnes n’ayant pas de formation ne trouveront pas de travail à Bruxelles, pas qu’ils ne veuillent pas, simplement, le travail bruxellois étant majoritairement de bureau, comment voulez-vous que ces gens y accèdent ?

    Inutile de dire qu’il y a les petits commerces ou autres petites entreprises, là non plus, il n’y a pas de places. Soit les gens font travailler leurs connaissances au chômage (pas de mal, je demande aussi à des potes de venir me filer un coup de main, je préfère bosser avec des gens que je connais) et pour les autres (commerces rue neuve pex), il y a toujours la demande d’expérience, mais comme personne n’engage, comment en avoir ??

    Pour résoudre le problème de la pauvreté à Bruxelles (pas celui des sans abris, c’est un autre débat), il faut faire revenir dans la région des entreprises qui ont des emplois ne nécessitant aucunes formations ou très très peu.

    Je suis tout-à-fait d’accord avec monsieur Aernoudt lorsqu’il dit que la Belgique n’encourage pas l’entreprenariat. Avez-vous voulu créé une société ? Il faut déjà un beau pactole pour démarrer, pour mon cas, nous avons reporté le projet à 5 ans au mieux en espérant ne pas devoir attendre 10 ans, mais la motivation est là, pour le moment, nous sommes prêt à attendre (les 10 ans).

    Je suis aussi d’accord avec lui lorsqu’il dit que les discussions devraient commencer avec Bruxelles…

    Il n’existe évidemment pas de solution toute prête et sûrement ce que j’ai noté plus haut ne l’est pas,mais Bruxelles mérite qu’on lui prête toute l’attention…

  4. oui, je suis assez d’accord en ce qui concerne l’entreprenariat :-) (je soulignais juste que c’est un thème bien libéral).
    12600? minimum d’économies pour lancer une entreprise (SPRLU), (un tiers obligatoirement en banque) c’est assez raide de prime abord.

    La procédure administrative en elle-même s’améliore heureusement – un projet auquel je collabore d’ailleurs: la création d’entreprises par la voie électronique. Ceci permettrait en théorie de créer une entreprise en 3 jours.
    Ce développement a été sponsorisé entre autres par l’Agence de Simplification Administrative (ASA), qui est elle-même une initiative du VLD. Je n’ai pas le coeur à droite, mais je trouve quand même que çà, c’est une très bonne idée.

  5. question loyer sur Bruxelles…
    pas facile d’y habiter
    y’a les chomeurs… mais aussi les personnes retraitées, les familles uniparentales etc etc
    et les entreprises se trouvent plutôt en périférie, non ?

  6. je voulais avoir une idée sur les chances de reussite des SPRLU depuis l’augmentation du chiffre pour leurs constitutions.voulez vous m’aider pour cette information, qui est nécessaire pour ma thèse de doctoraten droit

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